Kiosque le360 Afrique: Si certains Américains manifestent déjà contre l’élection de Donald Trump, en Afrique, plusieurs chefs d’Etat africains exultent. En effet, Obama avait beaucoup mis l’accent sur la bonne gouvernance et la démocratie au niveau du continent. Ce qui avait fini par mécontenter nombre de dirigeants du continent, notamment ceux qui voulaient se maintenir au pouvoir en tripatouillant la constitution.
Ce n’est pas pour rien qu’il est l’un des premiers présidents africains à féliciter Trump fut le burundais Pierre Nkurunziza qui s’est fendu d’un tweet très chaleureux de félicitations. Selon Monde Afrique, citant Willy Nyamitwe, conseiller en communication de Pierre Nkurunziza, «Le président a félicité le peule américain car ce qui s’est passé aux Etats-Unis en 2016 est exactement ce qui s’est passé au Burundi en 2015. Les médias ont diabolisé Trump comme ils l’ont fait avec notre président mais le peuple a montré qu’il était à ses côtés». Plutôt confiant, le conseiller ajoute qu’«on sent bien que Trump est du côté des opprimés. Certainement qu’il regardera à deux fois avant de se prononcer sur le Burundi et ne croira pas tout ce qu’on lui dit».
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Idem du côté de l’ougandais Yoweri Museveni qui a passé trente ans au pouvoir et surtout de Joseph Kabila de la République démocratique du Congo (RDC) et dont l’administration Obama s’est fortement engagée pour qu’il quitte le pouvoir au terme de son second mandat. Tout en saluant «la brillante élection» de Trump, Kabila se dit disposer pour travailler avec lui à l’«affermissement des relations d’amitié et de coopération» entre les deux pays. Le Monde Afrique cite aussi un général congolais qui souligne que l’élection de Trump est «un coup dur pour les opposants qui ont beaucoup investi dans el club démocrate. Trump prône une politique de non-ingérence dans les affaires des autres Etats. Il va faire des Etats-Unis sa priorité. Clinton et Obama étaient des véritables leaders hégémoniques».
De même, en Egypte, Abdel Fattah al-Sissi a été le premier, selon les médias, à féliciter le nouveau président américain. Il reprochait à Hillary Clinton sa «complaisance» présumée à l’égard de l’ex-président Mohamed Morsi lorsqu’elle était secrétaire d’Etat. Et certains médias proches du pouvoir n’ont pas manqué de souligner que la victoire de Trump est «une victoire contre les Frères musulmans et le terrorisme».
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Reste que dans certains pays on craint beaucoup l’arrivée de Trump à la Maison Blanche. C’est le cas du Nigeria. Et pour cause, Trump n’avait pas caché, selon Monde Afrique, son intention de bouder la communauté nigériane hors de son pays en cas de victoire. Et on recense quelques 300 000 Nigérians aux Etats-Unis.
En plus, l’élection de Trump risque de se traduire par la fin de certains soutiens financiers. C’est le cas notamment de Millenium challenge corporation (MCC) (programme de développement américain), une initiative de Bush que Trump pourrait annulé et faire perdre au bons élèves du continent en matière de démocratie et de bonne gouvernance de substantiels soutiens financiers.
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Dans tous les cas, comme le souligne un conseiller du président ivoirien, Alassane Ouattara, «le dernier à avoir prix des initiatives pour le continent est Bush fils», il ajoute tout de même que «Trump pourrait utiliser l’Afrique pour donner des gages à la communauté noire avec des pays comme le Soudan ou pour contester la présence chinoise, mais il n’y a plus de grande politique américaine en Afrique».