Burundi: Nkurunziza demande à l'ONU de remplacer le Marocain Jamal Benomar

Jamal Benomar, le rifain serait-il devenu subitement indésirable au Burundi ou est-il victime des mauvaises relations entre l'ONU et le gouvernement de Nkurunziza?

Jamal Benomar, le rifain serait-il devenu subitement indésirable au Burundi ou est-il victime des mauvaises relations entre l'ONU et le gouvernement de Nkurunziza? . DR

Le 15/11/2016 à 10h29, mis à jour le 15/11/2016 à 11h21

Après avoir validé son retrait de la Cour pénale internationale et déclaré des fonctionnaires de l'ONU personae non grata, voilà que le Burundi passe à la vitesse supérieure. Pierre Nkurunziza demande que Ban Ki-moon relève son représentant, le Marocain Jamal Benomar. Pas gagné d'avance.

Le gouvernement burundais a averti l'ONU qu'il ne souhaitait plus continuer à traiter avec son médiateur Jamal Benomar et a demandé son remplacement, selon une lettre consultée par l'AFP lundi 14 novembre. Dans cette lettre adressée la semaine dernière au secrétaire général Ban Ki-moon, Bujumbura demande aux Nations Unies de trouver un successeur à Jamal Benomar à l'occasion de l'arrivée en janvier du nouveau secrétaire général, Antonio Guterres.

"Dans cette période de transition entre les deux secrétaires généraux, le Burundi ne voudrait pas être pris au dépourvu", a expliqué à l'AFP, Albert Shingiro l'ambassadeur burundais à l'ONU. Il a souhaité "des consultations tous azimuts entre le gouvernement du Burundi et les deux secrétaires généraux pour penser à son remplacement".

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Pour sa part, le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq a affirmé que Jamal Benomar "gardait toute la confiance du secrétaire général". "Jamal Benomar reste en fonction", a-t-il déclaré. En juin 2015, l'envoyé spécial de l'ONU pour les Grands Lacs, Saïd Djinnit avait dû abandonner son rôle de médiateur au Burundi. Son départ avait été demandé par les opposants à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, réélu en juillet dernier.

Les relations entre l'ONU et Bujumbura se sont dégradées après la publication fin septembre d'un rapport d'experts onusiens. Ils ont pointé la responsabilité de la police et des forces de sécurité dans les violences qui agitent le pays depuis plus d'un an, évoquant un risque de génocide. En représailles, le gouvernement burundais a suspendu sa coopération avec le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. Bujumbura s'oppose aussi au déploiement de 228 policiers de l'ONU au Burundi, réclamé par le Conseil de sécurité dans une résolution adoptée en juillet.

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Jamal Benomar a effectué une visite au Burundi le mois dernier, sans obtenir de résultats concrets. Rendant compte ensuite de ses discussions devant le Conseil de sécurité, il les avait qualifiées de "constructives" et s'était dit prêt à les poursuivre.

Le Burundi est plongé dans une grave crise depuis que Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé, qu'il a obtenu en juillet de la même année au terme d'une élection boycottée par l'opposition. Des violences qui ont fait plus de 500 morts et poussé plus de 300.000 personnes hors du pays.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 15/11/2016 à 10h29, mis à jour le 15/11/2016 à 11h21