Il doit bien y avoir anguille sous roche, pour que Zuma s'accroche autant à son poste alors que pratiquement toute l'Afrique du Sud demande sa démission. Au moins trois ministres du gouvernement sud-africain ont appelé à la démission du président Jacob Zuma, englué dans une série de scandales de corruption qui suscitent de plus en plus de critiques dans son camp, ont rapporté lundi les médias locaux. Ces trois ministres ont exprimé leur défiance vis-à-vis du chef de l'Etat ce week-end lors d'une réunion de la direction du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), a indiqué le site d'information News 24 citant des sources internes au parti.
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Depuis samedi, les instances dirigeantes de l'ANC sont réunies à huis clos dans un hôtel de Pretoria pour discuter de l'avenir de leur président et chef de l'Etat Jacob Zuma, dont le second mandat ne doit s'achever qu'en 2019. Lors de leur réunion, le ministre du Tourisme Derek Hanekom et ses collègues de la Santé Aaron Motsoaledi et des Travaux publics Thulas Nxesi ont mis le feu aux discussions en proposant le départ de leur chef.
Initialement prévue jusqu'à dimanche, cette réunion a été prolongée jusqu'à lundi. Le parti de feu Nelson Mandela traverse une crise provoquée par le revers historique du parti aux municipales d'août et les affaires qui visent M. Zuma, âgé de 74 ans.
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Le président a dû rembourser cette année près de 500.000 euros à l'Etat dans une affaire d'abus de biens sociaux liés à la rénovation de sa résidence privée de Nkandla (est). Il est également sous la menace de la réouverture de 783 charges de corruption dans une vieille affaire de contrat d'armement. Un rapport de la médiatrice de la République a également récemment mis en lumière son étroite collusion avec une richissime famille d'hommes d'affaires, les Gupta.
Ces dernières semaines déjà, plusieurs de ses dirigeants ont évoqué le départ anticipé du chef de l'Etat, soutenus par de nombreuses figures historiques de la lutte contre l'apartheid. Malgré ces mises en cause, M. Zuma dispose toujours du soutien d'une majorités de députés de l'ANC, qui ont récemment repoussé une motion de défiance déposée par l'opposition.