Demain lundi 19 décembre, la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, tiendra sa première et unique conférence de presse sur ce qu'elle appelle "l’état du continent" à Durban, juste un mois avant la fin de son mandat de quatre ans et six mois. Elle n’a pas précisé les thèmes principaux sur lesquels elle compte communiquer.
Le fait est que, Dlamini Zuma, ne pourra que présenter un maigre bilan, malgré un prolongement de 6 mois de son mandat qui devait prendre fin en juillet dernier. Elle doit cette rallonge au fait qu’aucun des trois candidats à sa succession n’avait réussi à avoir les deux tiers des voix lors du sommet de Kigali.
Sur le plan financier, l’Union africaine continue de dépendre de l’aide internationale qui représente 60% de son budget. Elle devait dès son élection en 2012 se pencher sur la réforme de l’Union africaine qui est aujourd’hui confiée à Paul Kagamé, le président du Rwanda. Mais elle s’y est prise tardivement. Sur le plan politique, elle a toujours été absente des grands rendez-vous, sauf quand il s’agit de rallier les thèses algériennes pour la déstabilisation de la sous région saharo-sahélienne.
En réalité, l’Union africaine ne l’a jamais réellement intéressée. Les problèmes africains n’ont jamais été la préoccupation de son pays d’origine. L'Afrique du Sud est plus isolée que jamais, comme l’a signalé la journaliste sud-africaine, Lisl Louw, dans sont dernier ouvrage. Elle accuse son pays de néocolonialisme, d’esseulement sur le continent et de racisme anti-africain que prônent les noirs eux-mêmes, contre les nigérians, les zimbabwéens, etc.
Afrique du Sud: "raciste, néocolonialiste et esseulée", selon une auteure sud-africaine
C’est dire que le fait que l’ex-femme de Jacob Zuma ait pris la tête de l’Union africaine est une imposture voire une forfaiture. L’objectif de Nkosazana Dlamini-Zuma était simple: se servir de l’Union africaine comme tremplin pour ses ambitions politiques et laisser les coudées franches à son ex-mari le temps qu’il termine son deuxième mandat à la tête de l'Afrique du Sud. Aujourd’hui, justement elle est la candidate pressentie pour prendre la tête de l’ANC et se présenter aux prochaines élections présidentielles. En somme, tout cela c'est dans l'unique but de devenir présidente de la République sud-africaine.
La conférence de lundi entre dans cette logique et lui servira à faire de la communication du style "m’as-tu-vu?". La presse internationale et africaine n’y a pas été conviée car la supercherie aurait été découverte. Du coup, ce sont des chaînes de télévision locales et régionales qui ont été invitées par Dlamini-Zuma pour relayer sa conférence, à côté du Government Communication and Information System (GCIS) qui gère les organes publics d’information.
Si Dlamini voulait réellement dresser un bilan aux yeux des Africains, cela aurait été plus judicieux de tenir cette communication en juillet dernier à Kigali, au moment où toute la presse continentale y était pour couvrir le sommet de chefs d’Etat. Mais, dans ce cas, les petites chaînes de télé et les journaux locaux n’auraient pas pu relayer son message de candidate à la présidence de l’ANC.