Les regards sont tournés vers les prétendants à la tête de la commission de l’Union africaine qui veulent remplacer la sud-africaine Nkosazana Dlamini Zuma. En l’occurrence, il y a le Sénégalais Abdoulaye Bathily, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, la Botswanaise Pelonomi Venson Moitoi, l’Equato-guinéen Agapito Mba Mokuy et la Kenyane Amina C. Mohammed. Ce sont des diplomates chevronnés, puisque les quatre derniers sont tous depuis longtemps ministres des Affaires étrangères de leurs pays respectifs. Alors que Bathily, en plus d’avoir été plusieurs fois ministre au Sénégal, a été également représentant du secrétaire général des Nations Unies au Mali, puis en Afrique centrale.
Les hommes qui se sont succédé à la tête de la Commission de l’Union africaine, qui fait office de gouvernement de l’organisation continentale, ont tous des curricula très riches eu égard aux hautes fonctions qu’ils ont eu à occuper.
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C’est le cas du Gabonais Jean Ping, que l’ex-femme de Jacob Zuma a remplacé à la tête de l’Union africaine. Jean Ping a été pendant 13 ans, de 1990 à 1994 puis de 1999 à 2008, ministre des Affaires étrangères du président Omar Bongo. C’est donc en diplomate chevronné qu’il a remplacé le Malien Alpha Omar Konaré en 2008. Pour la petite histoire, Jean Ping voulait bien effectuer un deuxième mandat, même si son prédécesseur n’en avait eu qu’un seul. Cependant, c’était sans tenir compte de certains paramètres exogènes.*
Jacob Zuma voulait absolument placer son ex-femme afin de l’éloigner momentanément et de la préparer à prendre sa succession à la tête de l’ANC et de l’Afrique du Sud. Du coup, le président sud-africain a tout fait pour que celui qu’il considérait comme le candidat de la France ne rempile pas. Car, en plus d’avoir voulu placer Nkosazana, Jacob Zuma reprochait à Ping d’avoir mal géré les crises libyenne et ivoirienne dont la résolution par les puissances occidentales a ôté aux Africains toute leur fierté.
Quoi qu’il en soit, après avoir quitté la Commission de l’Union africaine (CUA), Jean Ping a voulu briguer la magistrature suprême du Gabon. Malheureusement, cela ne se passera pas comme il le prévoyait. Ali Bongo est toujours président, même si comme consolation Jean Ping peut affirmer que les élections de fin août dernier sont contestées.
Alpha Omar Konaré, quant à lui, a été président malien (1992-2002), bien avant de diriger la Commission en 2012, dont il est le premier président élu de 2003 à 2008. Car faut-il le rappeler, son prédécesseur, l’Ivoirien Amara Essy était le président de la CUA par intérim quand en 2002, l’Organisation de l’unité africaine, dont il était le derner secrétaire général, a été transformée en Union africaine.
Mais, il faut croire que la présidence de la Commission de l’Union africaine donne bien des idées aux hommes et aux femmes qui s’y installent. Car ce n’est pas seulement Jean Ping qui veut devenir président de la république après avoir été à la tête de cette sorte de gouvernement de l’organisation continentale. Nkosazana Dlamini Zuma n’a pas encore fini de faire parler d’elle. "Suivre une carrière politique dans son pays" est d’ailleurs la seule raison pour laquelle elle ne veut pas d’un deuxième mandat, comme elle a eu à le dire à plusieurs reprises.
C'est une trajectoire bien différente que celle des secrétaires généraux de l'ancêtre de l'Union africaine, la défunte OUA. Les Kifle Wodajo et autre Diallo Telli ont eu des sorts peu enviables.
Les présidents de la Commission de l’Union africaine
Amara Essy, (2002-2003), Côte d’Ivoire, président intérimaire
Alpha Omar Konaré,(2003-2008), Mali
Jean Ping, (2008-2012) Gabon
Nkosazana Dlamini Zuma (2012-2017)
Les secrétaires généraux de l’Organisation de l’Unité africaine
Kifle Wodajo (1963 - 1964), Ethiopie,
Diallo Telli (1964 - 1972), Guinée
Joseh Nzo Ekah Ngaki (1972 - 1974), Cameroun
William Eteki Mboumouna (1974 - 1978) Cameroun
Edem Kodjo (1978 - 1983), Togo
Peter Onu (1983 - 1985), Nigeria
Ide Oumarou (1985 - 1989), Niger,
Salim Ahmed Salim (1989 - 2001), Tanzanie
Amara Essy (2001 - 2002), Côte d’Ivoire