Le 29 janvier prochain à Addis Abeba se tiendra le 28e Sommet de l’Union africaine. C’est un rendez-vous à l’enjeu triple. Premièrement, le Maroc devrait rejoindre dans ce que la diplomatie du royaume appelle "sa famille naturelle". Deuxièmement, le président de l'Union,actuellement en exercice, Idriss Déby, se cherche un remplaçant. Troisièmement, Dlamini Nkosazana Zuma la présidente de la Commission de l'Union doit laisser la place à plus disponible qu’elle, puisqu’elle ne pense plus qu’à l’élection d’ici fin 2017 à la tête de l’ANC et ne veut pas d’un deuxième mandat.
Concernant le retour du Maroc, il convient de noter qu’actuellement plus de deux tiers des Etats membres ont exprimé leur souhait de le voir se concrétiser. Le 30 novembre dernier, le ministère marocain des Affaires étrangères le rappelait clairement dans son communiqué fustigeant les "manœuvres" de la présidente de la Commission de l’Union Africaine, Nkosazana Dlamini Zuma.
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''Le Maroc, disait-il, dispose à ce jour -documents à l’appui-, du soutien et de la pleine adhésion d’une grande majorité d’Etats membres, largement supérieure à celle requise par l’acte constitutif de l’UA. Ces membres ont d’ores et déjà communiqué à Mme Zuma des lettres de soutien, formelles et juridiquement valides, à la décision du retour du Maroc dans l’Organisation panafricaine dès le prochain sommet''. Aux dernières nouvelles, ces pays étaient au nombre de 38 sur 54 que compte l’Union africaine. Il ne reste donc que 16 pays qui n’ont pas encore fait ou qui ne feront jamais cette démarche courtoise d’accueillir à bras ouvert l’un des pays fondateurs de l’Organisation de l’Unité africaine. A leur tête, il y a sans doute l’Algérie qui ne ménage aucun effort pour que l’initiative marocaine se solde par un échec.
On ne compte plus le nombre de fois où Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, s'est exprimé dans la presse avec sa phrase favorite sur le sujet. «L'adhésion à l'UA implique une procédure bien définie et le royaume du Maroc doit, s'il veut y adhérer, respecter les termes de l'acte constitutif de l'Union». Le célèbre moteur de recherche Google donne 185 occurrences pour cette phrase. C’est dire que c’est devenu le leitmotiv de l’Algérie et du Polisario.
2017: quelques grandes dates marquantes attendues
L’autre grand rendez-vous est l’élection du président en exercice, poste qu’occupe actuellement le président tchadien Idriss Déby Itno. Beaucoup donnent déjà pour élu avant l’heure, le sage président guinéen Alpha Condé. En tout cas, c’est lui le candidat désigné de l’Afrique de l’Ouest. En effet, la décision a été officiellement annoncée le 17 décembre lors du sommet de la CEDEAO. Pour le moment, aucun autre candidat que l'homme qui s’était penché sur la question de la Gambie et qui brandissait la menace d’une intervention armée ne s’est officiellement déclaré dans les autres parties du continent. Ce qui laisse penser que son élection ne sera qu’une formalité.
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Ce ne sera pas le cas du très discuté poste de président de la Commission de l’Union Africaine. Ici, au moins cinq personnes sont candidates, à savoir le Sénégalais Abdoulaye Bathily, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, la Botswanaise Pelonomi Venson Moitoi, l’Equato-guinéen Agapito Mba Mokuy et la kenyane Amina C. Mohammed. La bataille sera rude comme le prouve l’échec de l’élection qui était organisée en juillet dernier à Kigali pour ce même poste. Les trois candidats de l’époque n’ont pas pu être départagés parce que les chefs d’Etat ne sont pas tombés d’accord sur l’un d’entre eux. Ce qui rend difficile l’élection c’est que le candidat élu doit l’être avec les deux tiers des 54 voix. Le même scénario pourrait se répéter en janvier prochain. Mais cette fois, il faudra absolument trouver un remplaçant à Dlamini-Zuma dont le mandat s’est déjà allongé de 6 mois.