Malgré les renforts de 441 soldats appelés par le président sud-africain Zuma afin d’assurer l’ordre et la sécurité autour du Parlement sud-africain à l’occasion de son discours à la Nation, le jeudi 09 février 2017, la violence s’est invitée au sein même du Parlement.
Il faut dire que Jacob Zuma est très contesté par l’opposition, mais aussi par une partie des membres de son propre parti, l’ANC, à cause des multiples scandales dans lesquels il s’est embourbé.
Ainsi, pendant plus d'une heure trente, le président Jacob Zuma a tenté, en vain, de prendre la parole. L’opposition sud-africaine l’en a empêché. Les députés du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF), vêtus de leurs traditionnelles combinaisons rouges de mineurs et de femmes de ménage, estimaient que Zuma n’était pas en droit de s’exprimer devant le Parlement car il a violé la Constitution.
Vidéo. Bagarre au parlement sud-africain
«En face de nous est assis un homme incorrigible, pourri jusqu’à la moelle», s’est insurgé Julius Malema, le leader du parti EFF, avant d’ajouter: «Nous sommes prêts à quitter ce Parlement dans un cercueil s’il le faut, mais nous nous battrons pour la vérité, nous ne nous laisserons pas intimider par la police, par des soldats, par des criminels». Un autre député EFF, Mbuyiseni Ndlozi, a qualifié Zuma de «délinquant constitutionnel».
Après plus d'une heure et demie d’attente, le ton est monté et des coups de poing ont été échangés entre les agents de sécurité appelés en renfort et les 25 députés du parti EFF. Ces derniers ont été violemment expulsés de l’Hémicycle.
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Les autres députés des partis de l’opposition, dont ceux de l’Alliance démocratique (AD) ont quitté à leur tour l’hémicycle en guise de solidarité avec le parti de Julius Malema.
Après le départ de toute l’opposition, Zuma a pu prononcer, durant plus d’une heure, son discours à la nation, axé sur l’économie. S’il ne s’est pas attardé sur un taux de chômage qui dépasse les 26% et qui est la source de mécontentement des Sud-Africains, il est revenu sur deux sujets sensibles: l’accès des noirs à la terre et au pouvoir économique.