Chaque année, l'aide militaire américaine octroyée au Caire atteint quelque 1,3 milliard de dollars, auxquels s'ajoutent 200 millions de dollars dans le domaine civil. C'est dire que pour Washington, l'Egypte constitue un élément clé de sa stratégie au Moyen-Orient. Pourtant, depuis 2013, l'aide publique américaine avait été suspendue.
Mais avec l'avènement de Donald Trump, les bisbilles et autres tensions entre Washington et Le Caire sont de l'histoire ancienne. Le chef de la Maison-Blanche va accueillir Abdel Fattah Al-Sissi, mettant ainsi de côté les griefs en matière de droits de l'Homme que l'administration Obama n'a pas cessé de formuler tout au long de ces quatre dernières années.
D'ailleurs, ce n'est pas un hasard que dès son élection, Donald Trump ait été félicité de manière fort chaleureuse par Abdel Fattah Al Sissi. C'est dire qu'en se retrouvant dans le Bureau ovale avec son nouvel ami, le président égyptien sentira souffler une toute nouvelle ère pour ses relations avec les Etats-Unis.
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Ce n'est pas la première rencontre entre les deux hommes, puisqu'en septembre dernier, au moment de la campagne électorale, Al-Sissi a été l'un des rares dirigeants à avoir rencontré Trump. C'était en marge du sommet de l'ONU à New York. On se rappelle les propos laudateurs de celui qui allait devenir 45e président des Etats-Unis envers Al Sissi. "C'est un type fantastique. Il a pris le contrôle de l'Egypte, vraiment pris le contrôle", avait-il dit, avant d'ajouter que "la chimie avait fonctionné". Des propos qui allaient être largement commentés par la presse internationale.
Aujourd'hui encore, les collaborateurs de Trump ne tarissent pas d'éloges envers leur hôte, le présentant comme quelqu'un qui sait prendre des "mesures courageuses" aussi bien dans la lutte contre le terrorisme qu'en ce qui concerne le redressement de l'économie égyptienne.
C'est la situation au Moyen-Orient qui devrait être au centre des discussions, notamment la lutte contre le groupe Etat islamique, la Syrie et bien sûr le conflit israélo-palestinien. La question se pose quant au traitement réservé aux droits de l'Homme. La nouvelle administration Trump continuera-t-elle de glorifier l'oeuvre d'Al-Sissi passant sous silence ce que dénoncent les ONG depuis l'avènement du régime?