RDC: l’UE sanctionne 9 officiels congolais, Kinshasa prépare sa riposte

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Le 30/05/2017 à 13h15, mis à jour le 30/05/2017 à 14h27

L'Union européenne vient de prendre des sanctions contre 9 officiels congolais, civils et militaires, pour violation des droits de l'Homme. Mécontent, le gouvernement congolais promet une riposte.

Des bruits couraient depuis près de deux semaines sur d'éventuelles sanctions de l’Union européenne(UE) contre des officiels congolais. Bruxelles vient de passer à l’acte, dans la soirée de ce lundi 29 mai 2017, en adoptant lesdites sanctions contre 9 officiels congolais, civils et militaires.

Il leur est reproché de participer à la politique répressive du gouvernement et de violation des droits de l’Homme en RDC, notamment dans les provinces de l’espace Kasai.

Le document officiel de l’UE cite notamment Lambert Mende (ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement), Emmanuel Shadary Ramazani (vice-premier ministre de l’Intérieur), Evariste Boshab (ancien ministre de l’Intérieur), Kalev Mutond (administrateur général de l’Agence national des renseignements), Alex Kande (gouverneur du Kasaï central), Jean-Claude Kazembe (gouverneur du Haut-Katanga), Erick Ruhorimbere (brigadier général), Muhindo Akili Mundos (un commandant de l’armée congolaise).

Les mesures restrictives entrent en vigueur immédiatement. L’UE précise qu’elles incluent une interdiction de pénétrer sur le territoire de l'UE, un gel des avoirs ainsi que l'interdiction de mettre des fonds et ressources économiques à la disposition des personnes listées.

Il convient de noter que ces sanctions à l'égard de 9 personnes occupant des postes de responsabilités dans l'administration de l'Etat et dans la chaîne de commandement des forces de sécurité en RDC, s'ajoutent aux 7 personnes que l'UE avaient déjà soumises à des sanctions le 12 décembre 2016, en réponse aux entraves au processus électoral et aux violations des droits de l'Homme qui y étaient liées. 

Kinshasa promet de répliquer

Il convient de noter que cette nouvelle est tombée alors que les principaux ténors du gouvernement sont hors de la capitale. Certains accompagnant le chef de l’Etat à Kananga (centre du pays), afin de régler l’insurrection «Kamwina Nsapu», tandis que d’autres en Afrique du Sud, c'est notamment le cas des ministres Mende et She Okitundu (Affaires étrangères).

Contacté par le360 Afrique, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, s’est abstenu de commenter cette décision, promettant plutôt une déclaration dès son retour au pays. Quant à un proche collaborateur du ministre des Affaires étrangères, il a confié que le gouvernement de la RDC ne va pas rester indifférent face à ces sanctions injustes qui «ne respectent en aucun cas la souveraineté de la RDC». «Le vice-premier ministre rentre ce soir à Kinshasa et il nous a dit que la réaction du gouvernement sera très forte. Il y aura une réponse appropriée à ces sanctions», a-t-il promis.

Par Tshieke Bukasa (Kinshasa, correspondance)
Le 30/05/2017 à 13h15, mis à jour le 30/05/2017 à 14h27