Sur les réseaux sociaux, les Egyptiens se mobilisent largement, aussi bien la société civile que les partis poltiques qui contestent le transfert imminent au Royaume saoudien de deux îles sous souveraineté égyptienne depuis 1906.
Après avoir obtenu du Parlement qu'il fasse sauter le verrou poser la Justice qui avait invalidé la vente des îles Tiran et Sanafi à l'Arabie Saoudite, le Gouvernement d'Abdelfattah Al-Sissi n'a plus que l'opposition politique en face de lui.
Hier jeudi 15 juin 2017, les principaux partis d'opposition ont vertement critiqué la décision d'Abdelfattah Al-Sissi. En utilisant la rue et les réseaux sociaux, ils veulent jouer leur dernière carte, celle de la pression sur l'opinion publique égyptienne avant que le président Sissi n'appose sa signature sur le document de ratification. C'est l'unique étape qui reste avant que Tiran et Sanafi n'aille définitivement dans le giron saoudien.
Car, les opposants avaient bien remporté la bataille sur le plan juridique quand les hautes juridictions du pays avaient annulé la cession de ces bouts de territoires inhabités, les déclarants entièrement égyptiens.
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Le Parti Social Démocrate (SDP) ainsi que beaucoup d'autres formations avait appelé à manifester ce vendredi. Des milliers de personnes se soutiennent le groupe Facebook "Giving up land is treason", "abandonner un territoire est une trahison", appelant à se rendre à la place Tahrir, celle-là même qui avait vu naître la révolution contre Hosni Moubarak en 2011.
En tout cas, la contestation ne fait que s'amplifier contre cette décision que peu d'Egyptiens semblent approuver. Durant les trois derniers jours des manifestations ont eu lieu au Caire, malgré l'Etat d'urgence en vigueur à cause des récents attentats contre les coptes.
Au moins huit personnes ont été détenues pour 24h pour "avoir manifesté illégalement et injurié le chef de l'Etat", selon l'accusation. "Ceux qui ont kidnappé nos enfants parce qu'ils manifestent pour défendre leurs terres doivent être qualifiés d'Autorité d'Occupation", a protesté Ziad El-Alaimy, un libéral et membre du SDP, sur Twitter.
Ces évènement expliquent que le hashtag #SisiIsATraitor ou "Al-Sissi est un traitre" est le plus utilisé par les internautes égyptiens depuis le vote du Parlement
Le Free Egyptians Partis ou Parti des Egyptiens libres, généralement proche du gouvernement, a également dénoncé le traité.