A côté de la mesure visant à garantir l'indépendance financière de l'Union africaine, selon l'économiste bissau-guinéen Carlos Lopes, les chefs d'Etat africains devraient se pencher sur au moins deux propositions de réformes de l'organisation continentale, notamment la mise en place d'une présidence collégiale et la réduction du nombre de sommets par an.
La première proposition serait de faire migrer la présidence de l'Union africaine vers une gestion collégiale qui regrouperait trois chefs d'Etat au lieu d'un seul président en exercice. Ainsi, à côté de celui qui est désigné pour être à la tête de l'UA, la troïka comprendra aussi bien son prédécesseur que son successeur qui est donc désigné une année avant son entrée en plein exercice.
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Ainsi, par exemple si cette mesure devait entrée en vigueur en 2017, à côté d'Alpha Condé, il y aurait Idriss Déby. Paul Kagamé pourrait bien être celui qui compléterait ce collège de présidents, toujours selon Carlos Lopes. D'ailleurs, dans les faits c'est déjà le cas, puisque les chefs d'Etat avaient déjà désigné ce trio pour mener à terme la réforme. Les trois chefs d'Etat s'étaient rencontrés à Conakry en mai dernier, sans doute pour préparer le sommet de juillet.
L'autre point de réforme concerne la possibilité de limiter le nombre de sommets par an. En effet, deux rendez-vous annuels de deux jours chacun occupent beaucoup de temps dans les agendas des chefs d'Etat. C'est pourquoi, cela pourrait être ramené à un seul sommet, pour uniquement 24h. C'est l'avis du président Alassane Ouattara de Côte d'Ivoire qui prend exemple sur l'Union européenne, organisation qui "fonctionne très bien" avec une formule plus simple que l'Union africaine.
Cela est d'autant plus faisable que chaque sommet de chefs d'Etat est précédé par deux réunions d'organes de l'Union africaine. D'une part, il y a la Conférence des représentants permanents (COREP) qui permet aux ambassadeurs des 55 membres de se concerter sur l'ordre du jour du sommet de chefs d'Etat. C'est d'ailleurs sur les conclusions de la COREP que se penche le Conseil exécutif qui regroupe, quant à lui, les ministres des Affaires étrangères.
Le comité de réforme dirigé par Paul Kagamé propose, qu'en lieu et place du deuxième sommet, il y ait des mini-sommets regroupant les Communautés économiques régionales et la Troïka.