Israël-Afrique: pourquoi Netanyahu s'appuie-t-il sur son "ami Paul"

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Le 10/07/2017 à 15h56, mis à jour le 10/07/2017 à 15h59

Le président rwandais Paul Kagamé est en visite en Israël, sa première depuis 4 ans. Son hôte, Benyamin Netanyahu, semble très fier de le recevoir parce que Paul Kagamé est sans doute, de tous les Africains, celui qui défend le plus le projet de retour d'Israël en Afrique.

"Quand je vous ai dit que je voudrais qu'Israël revienne en Afrique, vous m'avez répondu: "je crois que je peux vous aider" et vous avez beaucoup aidé", a rappelé Benjamin Netanyahu, hier en recevant Paul Kagamé. "Vous êtes le pont sur lequel nous avançons pour construire petit à petit nos relations avec l'Afrique", a-t-il ajouté. Et puis, les deux chefs d'Etat s'apostrophent en disant "mon ami Paul" ou "mon ami Benjamin". C'est dire qu'ils ont essayé, hier, autant que possible, de montrer le caractère cordial de leurs relations. 

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Evidemment, le Premier ministre de l'Etat hébreu n'a de telles relations avec aucun autre chef d'Etat africain. Beaucoup de pays votent systématiquement contre Israël, notamment au sein de l'Organisation des nations unies et de ses démembrements. Même le Sénégal, avec lequel il existe des relations diplomatiques depuis 1960, a montré à plusieurs reprises qu'il ne ferait pas de cadeau à Israël. En 2002, Israël a même perdu son statut de pays observateur au niveau de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), au moment de la création de l'Union africaine (UA). Des pays comme la Libye de Mouammar Kadhafi ou l'Algérie ont mené un intense lobbying auprès d'autres pays africains afin de ne pas réadmettre l'Etat hébreu. L'année dernière, la tentative d'Israël de revenir dans l'UA s'est soldée par un échec. 

Il se pose donc la question de savoir pourquoi le Rwanda est si proche d'Israël, alors que la plupart des autres pays africains préfère avoir des relations plutôt distantes. Il faut probablement revenir à l'histoire récente du Rwanda qui présente une certaine similarité avec celle de l'Etat hébreu. En effet, Israël est l'unique pays dans le monde qui naît après un génocide subi par la race de ses futurs fondateurs. Et le Rwanda est le dernier Etat à avoir connu un génocide au cours du XXe siècle. Après 1994, c'est tout naturellement que les autorités rwandaises se sont tournées vers Israël afin de mieux panser leurs plaies. Certes, le Rwanda est partisan d'une solution à deux Etats dans les conflits qui oppose Israël et les Palestiniens, mais Tel Aviv se souvient encore qu'en 2014, le Rwanda s'était abstenu de voter une résolution demandant la fin de l'occupation. 

Il faut également rappeler que le Rwanda a vu en Israël un partenaire alternatif sûr, capable de prendre la place de ses ex-alliés, notamment les anciennes puissances coloniales belge et française. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 10/07/2017 à 15h56, mis à jour le 10/07/2017 à 15h59