G5 Sahel: Ibn Chambas secoue le Conseil de sécurité

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Le 14/07/2017 à 12h33, mis à jour le 14/07/2017 à 13h40

Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, a demandé au Conseil de sécurité de fournir plus d'efforts pour soutenir la lutte antiterroriste que mènent les pays du Sahel. Une manière de rappeler à ses membres leurs responsabilités.

Mohamed Ibn Chambas, connu pour son franc-parler, s'est adressé au Conseil de sécurité des Nations unies pour rappeler les membres aux responsabilités de l'ONU dans la lutte antiterroriste. "Face à la montée du terrorisme et de l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest et au Sahel", il a demandé "à soutenir davantage les initiatives nationales et régionales contre cette «menace gravissime», en procédant notamment au renforcement de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel", explique un communiqué de l'ONU. 

Il faut agir a en toute urgence, vu que le conflit malien touche désormais certains pays limitrophes du Mali, les plus exposés et peut-être les plus vulnérables. Il s'étend désormais au Burkina Faso et au Niger, avec une forte augmentation des attaques de groupes extrémistes dans les régions frontalières ces derniers mois, a averti jeudi le représentant spécial des Nations unies en Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas. "Au Sahel, l'instabilité persistante au Mali se fait sentir jusqu'au Burkina Faso et au Niger, avec des attaques mortelles dans les zones frontalières", a déclaré M. Chambas devant le Conseil de sécurité de l'ONU, mentionnant particulièrement les provinces du nord du Burkina Faso et les régions de l'ouest du Niger. La région de Liptako-Gourma, à la frontière entre Mali, Burkina Faso et Niger, "a connu une expansion significative des violences et des activités terroristes au cours des derniers mois, y compris des attaques transfrontalières coordonnées contre les postes de sécurité et le pillage de communautés aux frontières", a-t-il ajouté. Trafiquants de drogue, trafiquants d'êtres humains et marchands d'armes passent les frontières, établissant une présence provisoire avant de se déplacer vers de nouvelles zones, a expliqué M. Chambas. Le Conseil de sécurité a adopté le mois dernier une résolution saluant le déploiement d'une force conjointe de 5.000 hommes des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) pour combattre les jihadistes dans la région.

Mais le Conseil de sécurité n'est pas allé jusqu'à mettre cette force G5 Sahel sous mandat de l'ONU, les États-Unis s'inquiétant des obligations de financement par l'ONU que cela aurait engendré. Mohamed Ibn Chambas a toutefois souligné que les pays du Sahel ont besoin de "davantage de soutien" pour faire face à des menaces sécuritaires grandissantes. L'ONU compte 12.500 soldats et policiers dans la région au sein de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), considérée comme la mission de maintien de la paix la plus dangereuse du monde en raison du grand nombre d'attaques dont elle fait l'objet. Avec la force Barkhane, la France dispose également de 4.000 soldats qui luttent contre les jihadistes au Sahel. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en 2013 à l'initiative de la France. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré l'accord de paix.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 14/07/2017 à 12h33, mis à jour le 14/07/2017 à 13h40