Cameroun. salariés fictifs: certains fonctionnaires des impôts suspendus

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Le 02/08/2017 à 16h47

Des agents de l’Etat soupçonnés d’être impliqués dans un réseau de détournement de fonds, à travers la perception de salaires indus versés à des travailleurs fictifs, ont été suspendus. Environ 700 agents sont concernés par cette pratique frauduleuse.

«Fautes graves», «manquement à l’éthique professionnelle», etc. Voici entre autres, les motifs des mises à pied que le ministre camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey, a infligées à certains fonctionnaires de la Direction générale des impôts la semaine dernière.

Selon Investir au Cameroun, il s’agit d’un contrôleur des impôts en service dans l’extrême-nord et dans la région du centre, ainsi que des fonctionnaires à la direction générale à Yaoundé, la capitale.

Ces agents de l’Etat auraient participé de manière régulière et frauduleuse au gonflement des salaires de certains fonctionnaires, moyennant un pourcentage. 700 agents publics seraient concernés par ce réseau frauduleux, à travers des subterfuges comme des avancements de grades, des rappels, le payement de plusieurs salaires…

Des opérations répétées après que les précédentes ont été préalablement effacées. Les fraudeurs présumés devront rembourser l'intégralité des montants détournés, sans préjudice des poursuites judiciaires qui pourraient être menées à leur encontre.

Ce n’est pas la première fois que des réseaux de fonctionnaires accusés d’alourdir le fichier solde de l’Etat sont démantelés au Cameroun.

Entre 1987 et 2007, selon les données officielles, plus de 1.920 milliards FCFA sont ainsi passés par ces réseaux de fonctionnaires fictifs. D’où le «comptage physique» des personnels de l'Etat pour les actifs de contrôle et de sécurisation des ayants droit pour les pensionnés prescrit par le président de la République, dans sa circulaire relative à la préparation du budget de l’année 2018. Le paiement des salaires des agents de l’Etat camerounais est estimé à environ 70 milliards de FCFA par mois.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 02/08/2017 à 16h47