Kiosque le360 Afrique. C’est certainement le poste de budget qui connaît la flambée la plus exceptionnelle au Cameroun. En effet, d’après une enquête du Fonds monétaire international (FMI), réalisée en 2014 et portant sur la période 2006-2012, le nombre de fonctionnaires au Cameroun est passé de 167.000 à 250.000, affichant ainsi une hausse de 6,9% par an, alors que la population n’a connu qu’une hausse de 2% sur la même période. Aujourd’hui, le nombre des effectifs publics camerounais dépasse la barre des 300.000 fonctionnaires. En clair, en l’espace de 10 ans, le nombre de fonctionnaires a presque doublé.
Conséquence de cette prolifération de fonctionnaires, la masse salariale du pays ne cesse de croître. Selon Investir au Cameroun, «comparé à l’exercice 2016 au cours duquel le gouvernement a consacré 955,2 milliards de FCFA pour payer les salaires des agents publics, l’on note une augmentation des dépenses du personnel de l’Etat à hauteur de 43,3 milliards de FCFA». Suite à cette nouvelle augmentation importante, la masse salariale du pays atteint 1.054 milliards de FCFA, soit 1,61 milliard d’euros.
Selon le site d’information, «cet accroissement, selon la loi de finances, est à mettre en relation avec la prise en charge de nouveaux enseignants sortis des Ecoles normales supérieures, ainsi que des élèves des grandes écoles et les recrutements annoncées dans les forces armées et de police».
Cameroun: la présidence ne peut plus payer ses 2000 jeunes employés
Et cette flambée de la masse salariale devrait se poursuivre. En effet, l’enveloppe dédiée au paiement des fonctionnaires de l’Etat devrait atteindre 1112,7 milliards de FCFA en 2019, sachant que les recrutements vont se poursuivre, notamment au niveau de l’enseignement et de l’armée, le Cameroun étant engagé dans une lutte contre le terrorisme, notamment contre la secte Boko Haram.
Reste qu’à ce niveau, cette masse salariale pèse lourd dans le budget de l’Etat camerounais. En effet, sur un budget de 4.373,80 milliards de FCFA, elle représente à elle seule 24,09% du budget de l’Etat. Un niveau qui laisse peu de marge à l’Etat pour faire face à d’autres dépenses, notamment les investissements, créateurs de richesse et d'emploi...
