Afrique du Sud: Grace Mugabe risque d'être arrêtée pour agression

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Le 15/08/2017 à 15h46, mis à jour le 15/08/2017 à 15h49

Grace Mugabe, la première dame zimbabwéenne, a été accusée d'agression en Afrique du Sud. Le ministre de l'Intérieur sud-africain qui affirmait qu'elle s'était présentée a été démenti par la police, alors que les Affaires étrangères affirment qu'elle ne bénéficie pas d'immunité diplomatique.

Kiosque le360afrique. C'est aujourd'hui mardi 15 août que Grace Mugabé se serait présentée à la justice, selon Fikile Mbalula, ministre sud-africain de la Police nationale, qui précisait, ce matin, que la première dame zimbabwéenne fait l'objet d'une plainte déposée par deux femmes qui l'accusent de les avoir agressées. Les faits se seraient déroulés dans un hôtel de la capitale économique, Johannesburg. L'information a rapidement fait le tour du web et des réseaux sociaux. Sauf que la police sud-africaine, elle, dit le contraire, affirmant qu'elle ne savait pas où se trouvait Madame Robert Mugabe. 

Le ministre de la Police nationale y était même allé de son petit commentaire, notant que vu qu'elle s'est présentée de son propre chef, Grace Mugabe n'est pas en état d'arrestation. Elle a précisé devant la presse que sa comparution est prévue cet après-midi même du mardi devant un tribunal de la ville où les faits se seraient déroulés. 

Le ministre de la Police nationale a ensuite fait une déclaration dans des termes sans équivoque, affirmant que "les citoyens étrangers doivent comprendre qu’ils ont des responsabilités, surtout ceux qui ont des passeports diplomatiques. Je ne peux pas me rendre au Zimbabwe, tabasser quelqu’un et attendre que l’affaire disparaisse". 

Mais selon Vishnu Naidoo, porte-parole de la police, "les négociations pour que la suspecte se rende n'ont pas abouti". Il a ajouté que le ministre a été tenu au courant de l'intention de Mme Mugabe de se présenter, mais malheureusement elle n'a pas respecté sa promesse. 

En fait, deux jeunes femmes sud-africaines sont porté plainte devant la police pour des coups et blessures qui leur auraient été portés, dimanche dernier, par Grace Mugabe. Alors qu'elles étaient dans leur chambre d'hôtel, voisine de celle de Mme Mugabe, elles ont été prises à parti par cette dernière qui est venue leur asséner des coups. Gabriella Engels, l'une des femmes qui s'est présentée comme un mannequin, affirme dans le magazine sud africain The Times avoir le front ouvert. Pour elle, le préjudice est grand puisqu'elle est supposée gagner sa vie grâce à son apparence. 

Les autorités sud-africaines se sont montrées très fermes dans leurs déclarations. Pour Clayson Monyela, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, "Grace Mugabe est en visite privée", elle ne saurait donc évoquer une quelconque "protection diplomatique", malgré son statut de femme de chef d'Etat. 

Le fait est que, en mettant bout à bout les déclarations du ministre de la Police qui excluait "l'état d'arrestation" parce que Grace Mugabe se serait présentée, et celles du chef de la Police et du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, on est tenté de dire que la première dame zimbabwéenne risque de voir émettre un mandat d'arrêt à son encontre. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 15/08/2017 à 15h46, mis à jour le 15/08/2017 à 15h49