Dans ce communiqué rendu public mercredi 30 août en fin d’après-midi, Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre secrétaire général de la présidence de la République, a annoncé que «Paul Biya a ordonné ce jour l’arrêt des poursuites pendantes devant le tribunal militaire de Yaoundé, contre les nommés Nkongo Félix Agbor, Fontem Aforteka’a Neba, Paul Ayah Abine et certaines autres personnes interpellées dans le cadre des violences survenues ces derniers mois dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest».
Dans la suite de sa communication, le SG de la présidence de la République indique que cette décision s’inscrit en droite ligne des multiples mesures déjà prises par les pouvoirs publics pour apporter des réponses aux préoccupations exprimées par les ressortissants de ces deux régions anglophones du pays. La décision du chef de l’Etat participe par ailleurs de la recherche des voies et moyens d’une résolution pacifique des crises.
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Paul Biya «réaffirme néanmoins sa détermination à combattre sans relâche les ennemis de la paix et du progrès, les chantres de la division et les criminels de tout acabit qui, sous le couvert de revendications politiques, essaient de prendre en otage l’avenir de notre pays et tout particulièrement de notre jeunesse», peut-on lire dans le communiqué de la présidence de la République.
Dans le pays et au-delà, à travers les réseaux sociaux, cette décision présidentielle est acclamée. Plusieurs Camerounais anglophones soulignent fièrement que la crise est terminée, leurs enfants iront à l’école dès lundi 4 septembre prochain, jour de la rentrée scolaire 2017-2018.
Occasion de dire que la décision de Paul Biya est en réalité le couronnement des plusieurs mesures d’apaisement et d’encadrement du prochain retour à l’école, prises au niveau du gouvernement. Entre autres, le recrutement et le redéploiement d’enseignants de langue anglaise dans les écoles du nord-ouest et du sud-ouest.
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A propos des futurs ex-détenus, il faut dire qu’ils risquaient la peine de mort. En juin dernier en effet au terme d’une audience au tribunal militaire de Yaoundé, on avait rejeté leurs demandes de liberté sous caution ou de placement sous surveillance judiciaire.
Selon les juges, les charges qui pesaient sur les prévenus, qualifiés de «leaders de la violence» étaient passibles des peines d’emprisonnement à vie ou de mort, au regard des dispositions du code de procédure pénale. Paul Biya vient donc de stopper le cours de la justice, question de ramener la paix et l’unité au Cameroun. Mais surtout de sauver l’école, l’éducation étant un droit inaliénable.