Kiosque le360 Afrique: Après Jacom Zuma, président de l’Afrique du Sud et de l’ANC, parti au pouvoir, impliqué dans de multiples scandales de corruption, c’est au tour du vice-président Cyril Ramaphosa d’être éclaboussé par un scandale sexuel.
La presse sud-africaine n’y va pas de main morte. D’autant plus qu’elle semble sûre de l’affaire en se basant sur des détails de la correspondance intime de Ramaphosa. Ainsi, selon les révélations de Sunday Independent, reprises par Le Monde, «des courriels échangés entre trois jeunes femmes et de fausses adresses électroniques que Cyril Ramaphosa utilise montrent que ce dernier prend en charge leurs frais de scolarité et leur logement, entre autres dépenses. En tout, le scandale concerne 8 femmes. L’une d’elles aurait souffert d’une fausse couche, dont le journal impute la paternité au vice-président».
Selon la presse, il aurait tout simplement abusé de son statut pour se comporter en prédateur sexuel.
Le vice-président de l’ANC aurait lui-même reconnu son infidélité, après avoir échoué à interdire la sortie de l’article. Toutefois, il ne reconnaît qu’une seule liaison avec une docteure de la région du Limpopo et qui remonte à 8 ans. Toutefois, pour les 7 autres liaisons, il dément en avançant qu’il s’agit d’étudiantes que lui et sa femme soutiennent financièrement. «Je ne suis pas un ”sugar-daddy”. Ma femme et moi soutenons cinquante-quatre jeunes gens chaque mois», a t-il souligné.
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Partant, pour Cyril Ramaphosa, ces accusations rentrent dans le cadre d’une campagne calomnieuse pilotée au sein même de l’appareil d’Etat. «On veut m’empêcher à tout prix d’accéder au poste de président de l’ANC. Les institutions de l’Etat ont été utilisées pour hacker mes courriels privés. Les institutions de l’Etat ne devraient jamais être utilisées dans les batailles politiques», a expliqué le vice-président de l’ANC. Du coup, il explique d’ores et déjà qu’il est hors de question qu’il démissionne ou abandonne la course à la présidence de l’ANC.
Pour lui, c’est une fausse accusation. Il dénonce une campagne calomnieuse. Il faut souligner que Cyril Ramaphosa est un candidat sérieux à la succession de Jacob Zuma à la tête de l’ANC et de l’Afrique du Sud.
Il faut souligner que l’ANC est à la veille des élections cruciales de décembre prochain devant désigner le nouveau président du parti de Nelson Mandela. Deux poids lourds du parti s’affronteront: Cyril Ramaphosa, actuel vice-président de l’ANC, qui a pris la tête de la fronde anti-Zuma, et Nkosazana Dlamini-Zuma, ex-épouse de Jacob Zuma et ancienne présidente de la Commission de l’Union africaine. Le vainqueur de cette élection aura de fortes chances de devenir le futur président de l’Afrique du Sud.
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Ainsi, avec cette affaire de mœurs, Ramaphosa qui a toujours bâti sa campagne sur la morale, l’éthique et la lutte contre la corruption, voit sa cote écorchée par ce scandale qui risque de lui coûter des voix, notamment chez les conservateurs blancs et les milieux d’affaires qu’il essaye de convaincre. Reste qu’en Afrique du Sud, comme l’a rappelé Ferial Haffajee, du Huffington Post, «la fidélité est une exception et n’est pas la norme dans notre pays».
Ainsi, cette affaire est loin d’émouvoir l’opinion publique sud-africaine. En effet, ce n’est pas le premier homme politique sud-africain visé par une affaire de mœurs. Outre Zwelinzina Vavi, ex-secrétaire général de la Cosatu, Jacob Zuma a été poursuivi pour viol en 2006 avant d’être blanchi par la justice et porté à la tête de l’Etat trois ans plus tard….