Kiosque le360 Afrique. Etre privé de la possibilité d'assister aux obsèques d’un des compagnons de Nelson Mandela et d'un homme constituant un symbole de la lutte contre l’apartheid, voilà une offense que Jacob Zuma, président de l’Afrique du Sud ne souhaitait pas vivre. Hélas, son comportement qui ne cesse de décevoir les puritains du Congrès national africain (ANC) a divisé en profondeur le parti de Nelson Mandela, comme cela est apparu lors des hommages nationaux rendus au «frère» de Madiba, Ahmed Kathrada, un des hommes les plus respectés d’Afrique du Sud, porté en terre le mercredi 29 mars, en l’absence du président Jacob Zuma.
Certains diront qu’après les huées au stade de Soweto lors de l’enterrement de Mandela, en 2013, Jacob Zuma l'a échappé belle cette fois-ci.
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Un enterrement qui a fait ressortir les clivages au sein de l’ANC, parti au pouvoir depuis 1994 en Afrique du Sud. Ainsi, selon Le Monde, «l’enterrement d’Ahmed Kathrada, transformé avec l’âge en icône du passé glorieux des dirigeants de l’ANC, a cristallisé ces oppositions. Il y avait donc autour de la tombe de l’ex-prisonnier une partie du gouvernement, ceux qui s’opposent désormais au chef de l’Etat. Et parmi eux la parole se libère».
Et le ton est donné par l’ex-président Kgalema Mothlante appelé à prononcer l’oraison funèbre qui explique d’emblée qu’«un jour comme celui-ci, nous ne devons pas mâcher nos mots», devant une assistance composée de tous ceux qui réprouvent le comportement de Zuma et la manière dont il gère l’Afrique du Sud.
Et pour cause, rappelle-t-il, le dernier acte politique d’Ahmed Kathrada, a été «une lettre ouverte adressée au président Zuma en mars 2016, dont le but était de l’appeler à démissionner», et ce suite à un jugement de la Cour constitutionnelle.
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Ainsi, souligne le quotidien français, «mercredi, devant sa tombe, sa parole a été en quelque sorte élevée au rang de manifeste par ceux qui assistaient à son enterrement, dont Cyril Ramaphosa, candidat à la succession de Jacob Zuma».
Et le fossé entre opposants et partisans de Zuma risque encore de s’agrandir avec la menace de Zuma de limoger le ministre des Finances Pravin Gordan, «hostile à certaines manigances des proches du président Zuma», explique Le Monde. Une décision qui est loin de faire l’unanimité au sein de l’ANC, notamment chez les opposants du clan du président. Ce remaniement ministériel, qui semble avoir été repoussé à cause des obsèques de Kathrada, est censé exclure du gouvernement tous ceux qui sont opposés à Zuma, à deux ans de la présidentielle.
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Reste à savoir si l’ANC, qui a déjà perdu le contrôle des principales grandes villes sud-africaines –Pretoria, Johannesburg, Pot Elizabeth, etc.- lors des élections municipales, saura se ressaisir à temps pour faire face à l’échéance de 2019. En attendant, il faudra d’abord que le parti dépasse l’étape 2017 avec l’élection de son nouveau président censé porter les couleurs du parti lors de la présidentielle de 2019.