Le président sud-africain Jacob Zuma, dont la justice examine jeudi l'implication dans un vieux scandale de pots-de-vin, a été mis en cause tout au long de sa carrière politique dans de nombreux scandales qui ont terni sa réputation. A côté ce énième scandale, il y a un florilège d'affaires dans lesquelles son nom est cité, mais il a jusqu'ici réussi à ne pas être coulé.
Viol et douche anti-sida
Alors qu'il n'est pas encore président, Zuma est accusé de viol par une jeune femme séropositive. Il est blanchi par la justice en 2006, mais scandalise le pays en affirmant pendant son procès qu'il a juste "pris une douche" pour éviter toute contamination. Il est à l'époque à la tête du Conseil national contre le sida.
Cette histoire a fait le bonheur de Zapiro, le plus célèbre dessinateur de presse sud-africain, qui croque depuis le président surmonté d'un... pommeau de douche.
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La visite de "l'ami" El-Béchir
Le président soudanais Omar el-Béchir, recherché par la justice internationale pour génocide et crimes de guerre au Darfour (ouest du Soudan), participe en 2015 à un sommet de l'Union africaine (UA) à Johannesburg.
La justice sud-africaine lui interdit de quitter le pays, mais le gouvernement le laisse repartir en arguant de son "immunité présidentielle". L'opposition accuse Zuma de "protéger un criminel de guerre" et dépose une motion de censure. Sans effet.
La Cour pénale internationale (CPI) a jugé cette année que Pretoria avait manqué à ses obligations. Le gouvernement a en retour confirmé son intention de la quitter.
Le poulailler "de sécurité"
La presse révèle que la résidence privée de Jacob Zuma à Nkandla (est), dans la campagne du pays zoulou, a été remise à neuf aux frais du contribuable pour 20 millions d'euros.
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Parmi les travaux figurent une piscine, un enclos pour le bétail et un poulailler. Face aux critiques, le ministre de la Police assure sans se démonter qu'il s'agit de travaux "de sécurité". Dans un rapport au vitriol, la médiatrice de la République dénonce un "détournement de fonds" et exige un remboursement.
Le chef de l'Etat fait la sourde oreille mais l'opposition saisit la Cour constitutionnelle, qui dénonce un "viol" de la loi fondamentale. Zuma est contraint de reverser à l'Etat l'équivalent de 480.000 euros.
La sulfureuse famille Gupta
Ses détracteurs accusent Jacob Zuma d'être depuis le début de ses mandats présidentiels sous l'influence d'une très riche famille d'hommes d'affaires d'origine indienne, les Gupta.
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Symbole de cette emprise, l'avion privé de la fratrie est autorisé en 2013 à atterrir sur une base militaire sud-africaine et ses passagers, invités à un mariage familial, dispensés de contrôle et même escortés par la police jusqu'au lieu de la noce. L'affaire fait scandale.
Fin 2016, un rapport de la même médiatrice de la République détaille par le menu l'implication des Gupta dans la gestion des affaires de l'Etat, des pressions pour obtenir des contrats publics jusqu'à la nomination de ministres.
Sommé de s'expliquer, le président reconnaît volontiers ses liens d'amitié avec la famille mais dément leur accorder le moindre passe-droit. Et il refuse toujours de mettre en place la commission d'enquête exigée par l'opposition.