Cameroun. Crise anglophone: le gouvernement tente de renouer le dialogue

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Le 16/10/2017 à 14h03, mis à jour le 16/10/2017 à 14h59

Après les violences du 1er octobre dernier, membres du gouvernement, élus et élites des régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun sont sur le terrain pour transmettre un message de paix. Mais toutes les populations ne semblent pas disposées à les accueillir.

Suite aux affrontements du 1er octobre dernier entre les populations des régions dites anglophones du pays et les forces de l’ordre, le gouvernement camerounais tente de renouer le dialogue. C’est ainsi que depuis le 15 octobre, le Premier ministre Philémon Yang conduit une délégation de l'élite du nord-ouest dans la région avec un message de paix et d'espoir du chef de l'Etat, le président Paul Biya.

Une mission similaire est menée du côté sud-ouest par Peter Mafany Musongue, ancien Premier ministre et président de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme.

Le message des délégations, composées d’élus locaux et des membres des élites de toutes les localités de ces régions, met l'accent sur la paix, le retour à la raison et le besoin de revenir rapidement à la normalité. Les délégations devraient descendre sur le terrain dans toutes les localités des régions anglophones et effectuer du porte-à-porte jusqu’au 25 octobre prochain.

«Le message que nous apportons aux populations est que ce que nous avons vu est déplorable et que ce qu'elles ont vécu est indésirable. Cela ne devrait jamais arriver. Par conséquent, le président dit que la sécession est une futilité, préconise que les gens cessent d'y penser et affirme que nous devrions nous tourner vers l'avenir et retourner au travail. La Constitution de 1996 reste la loi fondamentale de cette Nation. Dans cette Constitution, tous les aspects de la décentralisation sont prévus», explique notamment Ghogomu Paul Mingo, directeur de cabinet du Premier ministre.

Avant cette délégation, c’est le ministre camerounais de la Défense qui a tenu, sur instruction du président Paul Biya, une «réunion d’évaluation de la situation sécuritaire des régions du sud-ouest et du nord-ouest en proie à des actes terroristes». Ce, dans le but d’évaluer le fonctionnement des différents dispositifs sécuritaires sur le terrain pour les adapter le cas échéant.

Une politique de la main tendue qui fait déjà face à des résistances sur le terrain. Des messages appelant en effet au boycott desdites rencontres avec les populations anglophones circuleraient dans ces régions.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 16/10/2017 à 14h03, mis à jour le 16/10/2017 à 14h59