Une chose est sûre pour George Weah, l’ancienne vedette du football mondial, le «tout contre Weah» n’aura pas lieu lors du second tour des élections libériennes. En effet, l'un des trois principaux candidats malheureux au premier tour des présidentielles appelle à voter Weah au second tour. Il s’agit de Prince Johnson, chef rebelle devenu tristement célèbre lors de la guerre civile au Libéria qui a fait plus de 250.000 morts entre 1989 et 2003.
Un ralliement de taille, car Prince Johnson, leader du Mouvement pour la démocratie et la réconciliation (MDR), est crédité de 8,2% des suffrages du premier tour du 10 octobre dernier. Si ses électeurs suivent la consigne, Weah, fort de ses 39% des voix au premier tour, se rapprocherait sensiblement du fauteuil présidentiel libérien.
Quant à Prince Johnson, en soutenant George Weah, il reste fidèle à son engagement pris en septembre 2016, avec tous les partis de l’opposition. Celui d’unir leurs forces afin de provoquer une alternance démocratique en 2017.
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Toutefois, rien n’est encore joué. D’abord, il y a les trois autres candidats qui souhaitent l’annulation pure et simple du premier tour. Enfin, les malheureux perdants du premier tour, l’avocat Charles Brumskine et le dirigeant de Coca Cola Afrique Alex Cumming, avec respectivement 9,8% et 7,1% des voix recueillies, réfutent les résultats et annoncent des fraudes au profit de Weah.
Le Parti de l’Unité (UP), parti au pouvoir dont Boakai est le candidat, vient de contester les résultats du premier tour pour irrégularités accusant le camp de Weah de «fraudes massives» avec le soutien de la présidente Ellen Johnson Sirleaf accusée d’«ingérence» dans le processus électoral. Boakai est crédité de 29,1% des voix.
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En clair, le second tour de la présidentielle programmée le 7 novembre entre Weah et Boakai est un peu compromis. Tout dépend désormais de la décision que prendra la Commission électorale indépendante libérienne.
Ensuite, Weah est désormais certain qu'il ne bénéficiera pas des soutiens de Charles Brumskine et d’Alex Cumming qui ont cumulé presque 17% des voix au premier tour.
Enfin, les soutiens de Weah, dont l’ex-épouse de Charles Taylor et Prince Johnson, pourraient freiner l'élan des électeurs dans la mesure où ils rappellent aux Libériens de douloureux souvenirs liés à la guerre civile et surtout à l’exécution de l’ancien président libérien Samuel Doe dans des conditions atroces.
C’est dire que l'issue du second tour de l’élection présidentielle libérienne reste indécise même si l’ancienne star du football mondial George Weah dispose désormais d’une autre réserve de voix pour l’emporter... Si second tour il y a.