Dans le dossier de la crise libyenne, la guerre d'influence que se livrent les médiateurs est plus rude que celle des frères ennemis Fayez Al-Sarraj, chef du gouvernement d'union nationale (GNA) et le maréchal Khalifa Haftar qui contrôle l'Est du pays. Chaque capitale essaie de voler la vedette à l'autre et pour l'heure, l'axe Moscou-Le Caire semble s'imposer. Abdelfattah Al-Sissi et Vladimir Poutine, soutiens inconditionnels de Khalifa Haftar, ont désormais écarté les hommes d'Abdelaziz Bouteflika, qui se font de plus en plus discrets sur ce dossier.
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Selon Maghrebconfidentiel, "la Russie et l'Egypte multiplient les ouvertures vers l'Ouest, en vue d'imposer leur médiation dans la crise libyenne". L'objectif de Poutine et Sissi est de parrainer un accord similaire à celui de Skhirat qui a permis à la Libye d'exister à nouveau au yeux de la communauté internationale, mais qui arrive à expiration le 17 décembre.
Le 10 décembre dernier, c'est au Caire que Fayez Sarraj a été reçu à deux reprises par le président égyptien. Deux jours plus tard, le 12 décembre, c'est Taher Siala, chef de la diplomatie du gouvernement issu du processus de Skhirat, qui s'est rendu à Moscou. Il y a été reçu avec tous les honneurs par Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, précise la feuille d'information.
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Actuellement, Moscou et Le Caire sont en passe de réussir ce qu'Alger a longtemps cherché sans réellement y arriver et que Paris a failli réussir. Il s'agit de faire accepter à Fayez Al-Sarraj le rôle politico-militaire de Khalifa Haftar dans un nouvel accord. L'idée est de faire en sorte que Haftar soit le chef militaire d'une armée unifiée de la Libye sous l'autorité du GNA.
En même temps, pour prouver sa bonne volonté à Fayez Al-Sarraj, Moscou a prévu de lever l'embargo sur les armes afin de satisfaire à la sempiternelle requête du gouvernement d'union nationale. Une manière aussi de tordre la main à Khalifa Haftar afin qu'il revoie à la baisse ses exigences dans cette nouvelle négociation.