Pour cette dernière semaine de l’année 2017, les négociations entre l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte sont dans l’impasse. D’ailleurs, le ministre égyptien des Affaires étrangères se rend cette semaine en Éthiopie pour tenter de sortir du blocage actuel des négociations tripartite relatives à la construction du barrage de la Renaissance.
Actuellement, les négociations butent toujours sur l’approbation du rapport préparé par le cabinet ORP Consulting sur les directives à suivre lors des études sur les impacts du barrage. Si l’Égypte a donné son aval, le Soudan et l’Éthiopie ont rejeté les conclusions du rapport.
Du coup, c’est l’impasse à nouveau entre les trois parties concernées par la réalisation de ce gigantesque barrage. Pour le ministre égyptien, Sameh Shoukry, son pays vise à avoir des relations de coopération établies sur la base d’une confiance mutuelle tout en martelant que les intérêts égyptiens doivent être pris sérieusement en considération.
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Reste qu’aujourd’hui, avec un taux de réalisation dépassant les 80%, pour l’Ethiopie, plus question de revenir en arrière. Du coup, l’élément qui attise le plus les tensions est relative à la durée de remplissage de l’impressionnant réservoir du barrage d’une capacité d’environ 74 milliards de mètres cubes d’eau.
Pour l’Égypte, opposée dès le départ à la construction de ce barrage en terre éthiopienne, aux environs de la frontière soudano-éthiopienne, jugeant que cette gigantesque infrastructure risquait de lui porter préjudice sachant que 70% des eaux du Nil proviennent du Nil bleu qui prend sa source en Éthiopie.
Devant ce fait accompli, les trois pays ont demandé à des cabinets étrangers de déterminer les taux d’évaporation et d’infiltration dans le lac de stockage du barrage afin de cerner le nombre d’année nécessaire au remplissage du barrage sans impacter les pays situés en aval: Soudan et surtout l’Égypte. Pour le pays des pharaons dont le Nil est la source nourricière, un remplissage rapide (moins de 5 ans) le priverait de 12 à 25% de l’eau nécessaire à sa population, son agriculture et son industrie.
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Du coup, Le Caire souhaite que ce remplissage soit étalé sur 10 à 12 ans. Ce qui ne correspond pas aux calculs de l’Éthiopie qui souhaite un remplissage plus rapide, moins de 5 ans, afin d’arriver à une production optimale d’électricité rapidement. Le pays qui n’a pas bénéficié de financement des bailleurs de fonds pour la réalisation de ce barrage, souhaite amortir rapidement le coût de cette infrastructure dépassant les 5 milliards de dollars en exportant de l’énergie vers ses voisins (Soudan, Kenya, Soudan du Sud, etc.) pour des montants évalués à 700 millions d’euros par an.
Rappelons que le barrage de la Grande Renaissance, long de 1.800 mètres et haut de 145 mètres, 10e plus grand barrage au monde, est doté d’une capacité de production électrique de 6.450 MW.
Enfin, l’Éthiopie se prépare activement à réceptionner le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique, très probablement en 2018. Un barrage doté d’un gigantesque réservoir qui va permettre le développement d’une agriculture irriguée et contribuer à l’accélération du développement du pays. Reste à savoir les impacts négatifs que devront supporter le Soudan et surtout l’Égypte une fois que le barrage sera mis à exploitation. C’est dire que les tensons entre les trois pays, et surtout entre l’Éthiopie et l’Égypte sont loin d’être retombées.