Alors que l'Ethiopie se montre de plus en plus intransigeante, l'Egypte ne veut plus entendre parler du Soudan dans les négociations concernant le Grand barrage éthiopien de la Renaissance. C'est ce que vient d'annoncer le journal éthiopien Addis Fortune, qui cite un courrier envoyé par le président Abdelfattah Al-Sissi au Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.
Le président égyptien a clairement indiqué qu'il ne souhaitait plus que les négociations sur ce précontentieux aient lieu de manière tripartite. Selon le journal, il a exprimé le souhait de discuter directement avec le chef du gouvernement éthiopien.
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Ce projet, faut-il le rappeler, est le plus grand barrage hydro-électrique du continent. D'un investissement global de 4,8 milliards de dollars, il doit contribuer à rendre autosuffisant l'Ethiopie, dont seulement 25% de la population a accès à l'électricité. Il est également indispensable pour soutenir la croissance éthiopienne, la plus forte du continent au cours de ces 15 dernières années.
Cependant, Le Caire craint que, durant son remplissage, il ne prive l'Egypte de "sa part du Nil", pour reprendre les termes d'Abdelfattah Al-Sissi. Ce dernier avait en effet affirmé qu'il n'accepterait pas que le débit du fleuve, essentiel à l'agriculture égyptienne, soit réduit. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, il avait alors appelé au strict respect de la déclaration de principes signée entre les différents partenaires du Nil. Mais les négociations sont dans l'impasse.