Mercredi, le nouveau patron du Congrès national africain (ANC, au pouvoir), Cyril Ramaphosa, avait assuré que la querelle sur le départ anticipé du président serait tranchée "dans les prochains jours".
Jeudi, l'ANC avait promis une issue "imminente" des tractations.
Mais samedi, le parti gardait toujours le silence sur l'avancée de ces discussions sensibles qui paralysent le pays.
"On est inquiet qu'il n'y ait pas de date butoir" pour ces négociations, a déclaré Blade Nzimande, le patron du parti communiste, membre de la coalition gouvernementale.
La crise doit être résolue "d'ici le début de la semaine prochaine", a ajouté celui qui a demandé, à maintes reprises déjà, le départ du président.
Selon plusieurs médias, les discussions pourraient être conclues d'ici 48 heures.
Mais Zuma, réputé insubmersible, va "se battre jusqu'au bout", a assuré samedi Susan Booysen, professeur de sciences politiques à l'université de Witwatersrand à Johannesburg.
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"Il refuse de démissionner", et Ramaphosa, nouvellement élu à la tête de l'ANC, "ne veut pas être clivant", a-t-elle ajouté à l'AFP. "On est dans une impasse."
Ramaphosa tente d'obtenir au plus vite le départ du très encombrant président Zuma, empêtré dans une litanie de scandales qui pourraient coûter cher à l'ANC aux élections générales de 2019.
Le parti, qui domine la vie politique depuis la fin du régime de l'apartheid en 1994, a enregistré ses plus mauvais résultats électoraux sous le règne de Zuma, au pouvoir depuis 2009.
Lors des municipales de 2016, l'ANC a perdu le contrôle des mégapoles de Johannesburg et Pretoria.
Voleurs
La vie politique est désormais suspendue à l'issue des tractations.
Le discours annuel du président prévu jeudi devant le parlement a été reporté. Une première. Aucune nouvelle date n'a encore été avancée.
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Zuma, rentré à Pretoria, n'a plus aucun engagement officiel ce week-end, à la suite du report d'une cérémonie à laquelle il devait participer.
Il ne s'est pas exprimé depuis que la direction de l'ANC l'a enjoint, le 4 février, de démissionner. Un appel qu'il a rejeté.
Ramaphosa doit prendre la parole dimanche après-midi au Cap à l'occasion du 100e anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, figure historique de l'ANC.
Ce discours, très attendu, coïncidera avec l'anniversaire de la libération de l'ancien président Mandela, en 1990, après 27 ans derrière les barreaux.
Selon les médias locaux, les négociations piétinent sur les termes du départ de Zuma, qui demanderait la prise en charge de ses frais de justice.
L'éventualité d'un tel scénario a déjà provoqué l'ire de l'opposition, jugeant cette requête "ridicule".
Zuma est menacé d'être poursuivi pour 783 versements de pots-de-vin dans une affaire d'armement. Son nom est aussi au coeur d'un énorme scandale de malversations et de corruption, impliquant une riche famille d'hommes d'affaires, les Gupta.
Ramaphosa, qui succédera à Zuma en cas de démission du président, peut difficilement lui accorder des passe-droit, au risque de se discréditer. Il a en effet promis de nettoyer le pays et l'ANC de la corruption.
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Si l'impasse se poursuivait, le parti pourrait rappeler Zuma, ce que l'ANC avait fait en 2008 avec le président Thabo Mbeki.
Et si Zuma refusait là encore de démissionner, l'ANC pourrait saisir le parlement pour voter une motion de défiance ou engager une procédure de destitution.
Selon Susan Booysen, le départ de Zuma n'est plus qu'une question de temps. "L'ANC est déterminée à le pousser vers la sortie. Ramaphosa dispose du soutien de 70 à 80% des députés".
Le parlement débattra d'ailleurs le 22 février d'une motion de défiance déposée par l'opposition.