Comme on s’y attendait, Cyril Ramaphosa a nommé un gouvernement de changement dans la continuité. Celui-ci est surtout marqué par le retour de deux figures majeures de la lutte contre la corruption, évincées par l’ancien président Jacob Zuma. Il s’agit de Nhlanhla Nene et de Pravin Gordhan.
Le premier revient au poste de clé de ministre des Finances, duquel il avait été limogé en 2015 par l’ancien chef de l’Etat, entraînant une chute du rand sud-africain. L’ancien président avait fini par nommer Gordhan, très apprécié des marchés financiers, pour stopper la dépréciation du rand.
Lire aussi : Afrique du Sud: le président Ramaphosa dévoile son plan d'action
Quant à Gordhan, dont le limogeage en mars 2017 avait entraîné une forte dépréciation du rand et surtout la dégradation de la note sud-africaine auprès des agences de notation, il prend en charge le portefeuille des Entreprises publiques. Très respecté dans les milieux d’affaires, Gordhan aura la lourde tâche de trouver des solutions aux difficultés des entreprises publiques sud-africaines lourdement endettées, dont South africain airlines ou Eskom.
Le nouveau président a donc choisi de nommer à deux postes clés des hommes respectés et appréciés par les marchés financiers et connus pour leur lutte contre la corruption.
Lire aussi : Afrique du Sud: Zuma fait chuter Gordhan, Standard & Poor's dégrade la note
Au poste clé de la planification, le président a nommé Nkosazana Dlamini-Zuma. En nommant son adversaire à la tête de l’ANC et surtout l’ex-épouse de l’ancien président Zuma, Ramaphosa tente de ressouder l’union au sein du parti dans la perspective de l’élection présidentielle de 2019. De même, il a maintenu Malusi Gigaba, un allié de Zuma, qui passe des Finances à l’Intérieur.
Reste que si le retour de Nene et Gordhan sont appréciés, le maintien de certains fidèles de Zuma, comme l’actuel ministre de l’Intérieur, est loin de faire l’unanimité.