C’est un coup de balai que viennent de donner les autorités rwandaises. En effet, elles ont ordonné la fermeture de 714 églises, la plupart évangéliques et pentecôtistes, et deux mosquées à Kigali, la capitale, suite à une série d’inspections.
Selon les autorités, ces fermetures sont motivées par le non-respect des normes de sécurité et d’hygiène des lieux de culte de la capitale. «Nos lieux de culte ne remplissent pas les standards d’hygiène et d’espace», a ainsi souligné Shyaka Anastase, directeur général de l’Office rwandais de gouvernance, expliquant que «certaines églises rassemblent des centaines de fidèles mais elles n’ont pas de lieux d’aisance».
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Cette situation s’explique essentiellement par le fait que de nombreux lieux de culte ont été construits sans respecter les normes de sécurité et de salubrité. De plus, certaines églises constituées de tentes et ne disposant pas de parking obligent les fidèles à se garer sur les routes, occasionnant des embouteillages monstres.
Du coup, tous les édifices concernés seront fermés jusqu’à ce qu’ils se mettent aux normes. L’Office rwandais de gouvernance a établi une nouvelle liste de règles à suivre pour ouvrir un nouveau lieu de culte.
Rappelons qu’en 2014, les autorités avaient fermé des édifices religieux en raison d’une loi sur la nuisance sonore.
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Toutefois, cette décision ne fait pas l’unanimité, notamment auprès des responsables religieux qui estiment que les autorités se sont montrées trop strictes et considèrent que ces fermetures sont un prétexte pour les contrôler. Ainsi, pour Monseigneur Innoncent Nzeyimana, président du Forum des églises du district de Nyarugenge, les autorités doivent laisser les églises ouvertes et les aider à enrayer les risques d’insécurité qui y sont constatés.
Pour certains, cette décision s’explique par le désamour entre le gouvernement rwandais et l’église en raison du rôle joué par certains responsables religieux lors du génocide de 1994. Depuis cette date, l’église catholique est discréditée alors que les églises évangéliques et pentecôtistes prolifèrent, sans toutefois effacer les stigmates que portent encore les édifices religieux chrétiens dans le pays.