La résidence de l’opposant camerounais John Fru Ndi a été incendiée dans la nuit de mercredi 28 février au jeudi 1er mars 2018, au quartier Ntarikon à Bamenda, chef-lieu de la région anglophone du Nord-Ouest. «On a incendié les dépendances arrière de sa résidence», confie une source proche du président du Social Democratic Front (SDF), parti politique leader de l’opposition au Cameroun.
Le gouverneur de la région, Adolphe Lele Lafrique, s’est rendu sur les lieux du sinistre ce jour, apprend-on de sources dignes de foi. L’origine du feu reste pour le moment inconnue. Mais dans l’entourage de l’opposant, l’on pense qu’une main criminelle serait à l’origine de l’incident qui n’a heureusement pas fait de victime humaine.
On pointe notamment du doigt les séparatistes anglophones. Ceux-ci avaient menacé de perturber le congrès extraordinaire du SDF du 22 au 24 février dernier si celui-ci se tenait à Bamenda, ville autoproclamée capitale de la République fantôme d’Ambazonie par les séparatistes.
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Le SDF n’avait pas cédé, John Fru Ndi affirmant qu’il ne se laisserait pas intimider. «Qu’ils (les séparatistes, NDLR) tentent. Je crois que cette fois-ci, ils rencontreront plus maquisards qu’eux. En dehors du couvre-feu dont il faut aller voir avec les autorités administratives comment le réaménager pour permettre aux militants de participer sereinement au congrès, rien d’autre ne peut empêcher la tenue du congrès. Donc, soyez tranquilles» avait déclaré l’opposant camerounais, lors d’une rencontre préparatoire audit congrès.
Le congrès a bel et bien eu lieu aux dates retenues, mais les travaux ont dû être délocalisés au Palais des congrès de Bamenda.
Enfin, cet incendie intervient au lendemain d’une lettre que John Fru Ndi a adressée au président Paul Biya afin d’instaurer un «dialogue franc» pour mettre un terme à la crise anglophone qui semble avoir viré à la guérilla.