La gestion des immenses ressources financières saisies sur les institutions et personnalités issues de la galaxie du défunt leader libyen, Mouammar El Kadhafi, assassiné en 2011, fait scandale.
A la demande de l’Organisation des Nations Unies (ONU), les autorités belges ont placé sous scellé des fonds présumés appartenir à l’entourage de l’ancien homme fort de Tripoli à hauteur de 16,1 milliards d’euros.
Cet argent, logé dans les livres de «l’Euroclear Bank», s’est évaporé entre 2013 et 2017, selon une révélation faite par «Le Vif», un hebdomadaire belge.
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«Au total, 16,1 milliards d’euros, dont 1,9 milliard d’euros en argent liquide, étaient répartis dans 4 comptes de l’Euroclear Bank ouverts par l’Arabe Banking Corporation et HSBC Securities Services, pour le compte des fonds souverains libyens issus de la Libyan Investement Autority et de la Libyan Foreign Investment Compagny, à la date du 29 novembre 2013».
Le pot aux roses a été découvert en novembre 2017, suite à la démarche d’un juge d’instruction de Bruxelles voulant procéder à une saisie dans le cadre d’une enquête pour présomption de blanchiment de capitaux.
Accédant aux soldes des différents comptes, le magistrat a trouvé moins de 5 milliards d’euros dans le compte des fonds libyens. D’où l’interrogation relative à l’attitude du gouvernement belge, qui devait opérer un contrôle strict sur ces fonds gelés.
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En effet, pour le journal «il y a de nombreux indices qui autorisent à penser que Bruxelles n’a pas respecté le règlement de l’ONU obligeant à un gel des avoirs libyens dans des banques belges. Des montants de grande importance ont été libérés. Alors, qui a autorisé le dégel de ces avoirs? Quelles sont les institutions et personnes physiques qui auraient bénéficié d’une telle décision? A qui les fonds illégalement dégelés ont été reversés? N’ont-ils pas servis aux financement d’actions terroristes?».
Un chapelet d’interrogations qui risquent de rester sans réponses pendant des années au même titre que les motifs qui ont poussé la coalition occidentale, avec la France de Nicolas Sarkozy en pointe, à se faire complice de l’assassinat de Mouammar El Kadhafi, livrant la Libye et le Sahel au monstre terroriste. Un calcul géostratégique désastreux payé au prix fort par les Libyens et les Sahéliens.