Bashir al-Shrkawi, plus connu sous le nom de Béchir Saleh, a été blessé par balles en Afrique du Sud où il vit depuis quelques années. Vendredi dernier, sa voiture a ainsi essuyé une rafale de tirs sur la route de l’aéroport de Johannesburg alors qu’il rentrait d’un déplacement au Zimbabwe. Il a été gravement blessé mais ses jours ne sont pas en danger, selon son avocat.
A l’heure actuelle, aucune information n’a filtré sur les circonstances de cette attaque, et plus particulièrement sur l'identité d'éventuels commanditaires qui souhaiteraient faire taire l'un des témoins clés du régime de Kadhafi. Toutefois, ses proches préfèrent privilégier la piste du crime crapuleux, même s’ils reconnaissent que l’homme «se sentait particulièrement menacé ces dernières semaines».
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C’est certainement l’un des hommes clés du pouvoir de Mouammar Kadhafi et l’un des rares proches à avoir échapper aux rebelles lors du renversement de l’ancien guide, dont il était l'argentier et le directeur du cabinet. Exilé en Afrique du Sud avec sa famille depuis presque 5 ans, il avait été exfiltré de manière rocambolesque de France entre les deux tours de la présidentielle de 2012. Il bénéficie de la protection du régime sud-africain.
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Sa position le plaçait au cœur des placements et des financements du régime libyen. Aujourd'hui, ce même régime souhaite l’interroger sur les importants placements de l’ère Kadhafi un peu partout dans le monde.
Mais la Libye n’est pas la seule à vouloir interroger l’homme qui en savait trop. La justice française aimerait aussi l’entendre sur le dossier de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle française de 2007.
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Sur ce dossier très sensible, il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, se cachant derrière son «droit au silence» pour éviter de répondre aux questions des juges français, qui se sont d'ailleurs déplacés en avril dernier en Afrique du Sud.
A noter qu’un autre témoin clé des financements occultes de l’ère Kadhafi, l’ancien ministre du Pétrole, Choukri Ghanem, a été assassiné et son corps retrouvé au fond du Danube. Celui-ci avait consigné dans son journal intime, quatre ans avant le déclenchement de la révolution, des versements libyens pour la campagne présidentielle de Sarkozy. Et derrière ces versements, certains enquêteurs citent Alexendre Djouhri, arrêté récemment à Londres, et Béchir Saleh.