Un ingénieur tunisien a été tué par ses ravisseurs dans la région anglophone du Sud-Ouest, tandis que le second a été libéré lors d’une «opération spéciale» menée mardi matin par l’armée camerounaise. Les deux Tunisiens ont été enlevés le 15 mars dernier en compagnie de deux Camerounais qui ont également été libérés au cours de cette opération de sauvetage.
Les quatre otages ont été enlevés «par des terroristes, alors qu’ils travaillaient à la construction de la route Kumba-Isangele», selon un communiqué rendu public en fin d’après-midi de mardi par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary. «Au nombre des otages libérés figurent un ingénieur tunisien et deux techniciens de nationalité camerounaise», indique le communiqué.
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«A l’issue de cette opération au cours de laquelle quatre terroristes ont été neutralisés, nos forces ont récupéré la dépouille mortelle du deuxième ingénieur tunisien, le nommé Khaled Tinsa, assassiné par ses ravisseurs», poursuit le texte. Selon le gouvernement camerounais, les ravisseurs avaient menacé d’exécuter les otages si une rançon ne leur était pas versée dans les 24h.
Ce n’est que ce lundi 19 mars que le ministère tunisien des Affaires étrangères a publié un communiqué faisant état du kidnapping des deux ingénieurs tunisiens par «un groupe armé», tous deux employés par la société tunisienne Soroubat en charge de la réalisation des travaux de construction de la route Ekondo Titi-Kumba, dans la région du Sud-Ouest.
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Tout en présentant les condoléances du gouvernement au «peuple frère de Tunisie », le ministre de la Communication rassure Tunis quant à «la détermination des autorités camerounaises à rechercher et à traduire en justice les terroristes encore en fuite et leurs commanditaires».
Le ministère tunisien des Affaires étrangères a, dans un communiqué, confirmé la mort de Khaled Tinsa et déclaré que le second ingénieur tunisien, Mehrez Aouadi, blessé, a été transféré dans un hôpital de Yaoundé, la capitale, pour y recevoir les soins appropriés. L’ambassade de Tunisie au Cameroun se chargera de son rapatriement une fois qu’il sera rétabli, apprend-on. C’est la première fois que des étrangers sont enlevés et tués depuis le déclenchement de la crise anglophone en octobre 2016.
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Lundi, le gouverneur du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï, a annoncé la libération du président du conseil d’administration du GCE Board (l’organisme chargé de l’organisation des examens officiels dans le sous-système éducatif anglophone au Cameroun), le Professeur Ivo Leke Tambo.
Ce dernier avait été enlevé deux jours plus tôt par des séparatistes, alors qu’il se rendait à un meeting de remerciement au chef de l’Etat pour la nomination de Paul Tasong au poste de ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire chargé de la Planification. Les ravisseurs avaient également menacé de le tuer si aucune rançon ne leur était versée.