La ville de Batibo, dans la région anglophone du Nord-Ouest, connaît une spirale de violence depuis plusieurs semaines. Jeudi dernier, des «milices terroristes» ont attaqué les forces de défense assurant la garde du Presbyterian Comprehensive High School de Batibo, dans le but d’enlever des élèves de cet établissement secondaire, selon un communiqué du nouveau ministre de l’Administration territoriale, par ailleurs secrétaire permanent du Conseil national de la sécurité.
«L’intervention prompte des forces de sécurité a mis en déroute les assaillants. Au cours de l’attaque perpétrée à l’aide d’armes de guerre, un soldat camerounais a perdu la vie et trois élèves ont été blessés», indique Paul Atanga Nji, nommé à la suite du réaménagement ministériel du 2 mars dernier.
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«Le mode opératoire des terroristes sécessionnistes consiste à lancer des assauts successifs à l’aide de dizaines de motocyclettes ayant chacune à son bord un conducteur et un malfrat armé», apprend-on. Face à la menace, le gouvernement a décidé d’interdire provisoirement l’activité des mototaxis dans plusieurs localités du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Cette mesure durera 7 à 10 jours «selon les cas». Elle pourra être éventuellement renouvelée et s’étendre à d’autres arrondissements, annonce le ministre de l’Administration territoriale qui a demandé aux gouverneurs, préfets et sous-préfets de lui faire parvenir désormais deux bulletins de renseignements quotidiens. Ceci en vue de disposer de données complètes et actualisées en temps réel sur la situation sociopolitique et sécuritaire dans leurs unités de commandement.
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L’attaque de jeudi dernier vient allonger la liste des exactions commises par les séparatistes dans le Nord-Ouest, notamment à Batibo où une cache d’armes et d’engins explosifs a récemment été découverte. Ces attaques se sont soldées, entre autres, par la mort d’au moins 27 éléments des forces de sécurité (selon un décompte officiel) et l’enlèvement, en février dernier, du sous-préfet de Batibo puis du délégué régional du ministère des Affaires sociales, tous deux toujours introuvables.