La célébration de la Journée internationale des femmes (JIF) s'est faite sous haute sécurité dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à une crise sociopolitique depuis octobre 2016. Les forces de maintien de l’ordre ont été mobilisées sur Commercial avenue à la place des fêtes de Bamenda (Nord-Ouest) qui a abrité le traditionnel défilé du 8 mars.
«Le défilé s’est passé sans incident. Des dispositions sécuritaires ont été prises avec le déploiement des forces de sécurité un peu partout dans la ville», confirme une source digne de foi à Bamenda, ville considérée comme l’épicentre de la contestation anglophone.
Même dispositif sécuritaire à Bongo Square (Sud-Ouest), où les femmes ont défilé sous l’œil vigilant des forces de sécurité. Cette parade intervient au lendemain du décès d’un gendarme, abattu la veille par des séparatistes lors de l’attaque d’un poste de la marine à Mundemba, localité située à une centaine de kilomètres de Buea, la capitale régionale du Sud-Ouest.
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A Yaoundé, la capitale, quelque 70.000 femmes vêtues aux couleurs de la JIF et arborant des pancartes appelant à la paix et à la cohésion nationale ont pris part à la parade officielle sur le Boulevard du 20 mai devant la Première dame, Chantal Biya, également vêtue du pagne de la femme.
«Une mobilisation historique» qui a vu le passage de 4.000 femmes venues des régions anglophones pour marquer leur attachement à l’unité du pays, apprend-on de sources officielles. Dans leurs rangs, des ressortissantes du Gabon, du Liberia, de la République centrafricaine (RCA), ainsi que le personnel féminin de l’ambassade de France. Toutes venues battre le pavé aux côtés de leurs congénères camerounaises afin de porter haut la voix et les revendications de la femme. Le défilé de ce jour constitue le clou des activités organisées dans le cadre de la célébration de la 33e édition de la JIF.
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Une édition placée sous le thème: «Intensifier la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, renforcer le partenariat pour le développement durable».
Ce thème «traduit la volonté du gouvernement de multiplier ses efforts et d’orienter ceux de ses partenaires pour la réduction des déséquilibres qui caractérisent depuis toujours les relations de pouvoir entre hommes et femmes», précise la ministre de la Promotion de la femme et de la famille, Marie Thérèse Abena Ondoa, présente à la tribune d’honneur lors de la parade. Instituée par les Nations unies en 1977, la JIF est une occasion de faire le point sur les luttes et les réalisations passées, et de préparer l'avenir et les opportunités qui attendent les futures générations de femmes, souligne l’ONU.