Le Social democratic front (SDF), parti leader de l’opposition au Cameroun, promet de revaloriser le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) s’il accède au pouvoir. «Il est grand temps qu’on commence à comprendre qu’avec un salaire minimum à 36.000 francs CFA, on ne peut pas vivre.
Il est grand temps qu’on commence à donner des salaires décents aux Camerounais. Le salaire minimum sera au moins 160.000 francs CFA par mois avec le SDF», a déclaré Joshua Osih, vice-président du SDF et candidat du parti à l’élection présidentielle d’octobre 2018.
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«Le SDF est un parti socio-démocrate. Cela veut dire que nous protégeons les travailleurs. On doit arrêter avec ce Cameroun où une petite oligarchie exploite le travail de tous les autres Camerounais. Il faut que ça prenne fin!», a-t-il martelé lors d’un meeting de présentation de sa candidature le 30 avril dernier à Mbouda, dans la région de l’Ouest. Promesse électorale?
Toujours est-il que ces propos ont fait sortir de sa réserve le secrétaire général adjoint du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir). «Le SMIG ne se fixe pas en l’air. Le SMIG se fixe en fonction de notre niveau de développement, en fonction de la capacité des entreprises et en fonction du milieu économique ambiant», a réagi Grégoire Owona, par ailleurs ministre du Travail et de la sécurité sociale.
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«36.000 est le minimum. Je vais régulièrement dans des entreprises. Je peux vous garantir qu’aucune entreprise aujourd’hui digne de ce nom ne paie ça. Elles paient plus. Le combat qu’on doit mener, dans les prochains mois, c’est envers les petits patrons. C'est-à-dire les hauts cadres qui ont chez eux un boy, un cuisinier qu’ils paient 25.000 francs CFA, sous prétexte que l’employé mange et loge chez eux», a déclaré le membre du gouvernement à la radio nationale le 1er mai dernier, à l’occasion de la célébration de la fête du Travail.
Le SMIG est passé de 28.216 francs CFA en 2008 à 36.270 francs CFA en 2014. Soit une hausse de 8.054 francs CFA. Malgré cela, le Cameroun présente le salaire mensuel minimum le plus bas d’Afrique centrale. Bien que considéré comme la locomotive économique de la sous-région, le pays arrive derrière le Gabon (150.000 francs CFA) ou encore le Tchad (60.000 francs CFA).