Egypte: la Libye au cœur de la visite de Jean-Yves Le Drian au Caire

Une vraie complicité semble s'installer entre Abdelfatah Al-Sissi et Jean-Yves Ledrian

Une vraie complicité semble s'installer entre Abdelfatah Al-Sissi et Jean-Yves Ledrian. DR

Le 29/06/2018 à 14h01, mis à jour le 29/06/2018 à 14h18

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a reçu, jeudi 28 juin, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Au programme de la rencontre: le processus de paix au Proche-Orient, la situation libyenne, l’économie et la culture.

Dans le contexte actuel et vu la proximité entre le maréchal Khalifa Haftar et le président égyptien, il est clair que la question libyenne s'invite elle-même à toute visite officielle au Caire. Celle effectuée jeudi 28 juin par Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française, auprès du raïs égyptien ne pouvait déroger à la règle. 

Abdelfattah Al-Sissi et son hôte ont manifesté les volontés égyptienne et française d'apporter leur soutien à Ghassan Salamé le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Libye, dans la reconstruction d’institutions stables sur le territoire libyen. 

Le règlement des hostilités sur la question du croissant pétrolier a notamment fait consensus. En effet, l’Egypte a déclaré être en mesure d’intercéder dans ce dossier, à travers les relations positives qu’elle entretient avec le maréchal Khalifa Haftar. En outre, la question cruciale de la réunification des armées de l’Est et de l’Ouest a été abordée.

Le sujet des droits de l’Homme a, contre toute attente, été soulevé par al-Sissi lui-même. Plongée dans une vague de répression autoritaire depuis la chute en 2013 du gouvernement islamiste de Mohammed Morsi, l’Egypte a fait montre de sa capacité à mener des discussions officielles à ce sujet.

Jean-Yves Le Drian a quant à lui déclaré: «la vitalité de la société civile et la garantie des libertés publiques sont le meilleur rempart contre le terrorisme».

En ce qui concerne les incertitudes quant à l’avenir du Proche-Orient, les deux parties maintiennent leur désir d’une solution à deux Etats. En ce sens, le communiqué officiel de l’Egypte a confirmé sa ligne politique: «Le président a affirmé le soutien de l'Egypte aux efforts internationaux pour atteindre un règlement complet (...) selon la solution à deux Etats sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale de l'Etat palestinien». De même, la situation post-syrienne a cristallisé la discussion autour «des perspectives de relance du processus politique» (communiqué du Quai d’Orsay).

De concert, les deux diplomaties ont souligné l’importance de la poursuite de l’entente économique qui les lie. Le ministre français des Affaires étrangères a rencontré nombre de responsables d’entreprises françaises basées en Egypte. Rappelons à cet égard la coopération efficiente que représente le métro du Caire (Vinci et Bouygues présents sur ce secteur depuis plus de trente ans, ont notamment été chargé de mener des travaux d’extension), qui constituera l’un des stops de Jean-Yves Le Drian.

Par Ali Choukroun
Le 29/06/2018 à 14h01, mis à jour le 29/06/2018 à 14h18