Selon le ministère de la Santé, 27 personnes ont été tuées et 91 blessées, la plupart des civils, depuis le début des affrontements lundi jusqu'à mercredi soir dans les banlieues sud.
Une pause a été observée jeudi durant la journée après un accord de cessez-le-feu annoncé par des dignitaires des villes de l'ouest du pays.
Mais en fin d'après-midi, les hostilités ont repris notamment dans la région de Khellat al-Ferjan, au sud de Tripoli, des habitants ayant fait état de tirs d'armes lourdes et de mitrailleuses.
Une roquette s'est abattue sur une maison dans le quartier de Sebia, dans une banlieue sud-est, tuant deux adolescents, selon un responsable local et des journalistes de l'AFP sur place.
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Les combats opposent des milices tripolitaines loyales au gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et basé dans la capitale, à la "7e brigade", un groupe armé venu de la ville de Tarhouna (60 km au sud-est de Tripoli) qui disait dépendre du ministère de la Défense du GNA.
Dans un discours télévisé, Fayez al-Sarraj, le chef du GNA, a assuré jeudi que ce groupe ne dépendait plus du ministère de la Défense depuis avril dernier.
Il a appelé les camps rivaux à respecter le dernier cessez-le-feu, chargeant des forces des régions ouest et du centre du pays de veiller à ce que les milices rivales s'y conforment.
Les forces mandatées par le chef du GNA auront notamment pour mission d'obtenir le retrait des deux camps rivaux des lignes de front et le "retour de la vie normale" dans les quartiers touchés par les combats.
"Travailler ensemble"
Dans une déclaration conjointe, les ambassades des États-Unis, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni ont souligné jeudi leur préoccupation "par les combats ayant eu lieu récemment à Tripoli et dans ses alentours, qui déstabilisent la situation et mettent en péril la vie de populations civiles innocentes".
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"Nous mettons en garde contre toute nouvelle aggravation de la situation et appelons toutes les parties à travailler ensemble pour rétablir le calme et entamer un dialogue pacifique".
"Les personnes qui nuisent à la paix, à la sécurité et à la stabilité de la Libye devront rendre des comptes", ont mis en garde les quatre pays.
Par ailleurs, des centaines de migrants détenus dans un centre de rétention au sud de Tripoli ont été évacués mardi vers une autre prison, après avoir été pris au piège de combats, a annoncé jeudi le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).
Quelque 300 migrants, principalement érythréens, éthiopiens et somaliens ont été transférés dans un centre de détention dans la capitale, "un endroit relativement plus sûr, où des organisations internationales peuvent leur apporter une aide", selon le communiqué.
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Depuis 2011, la capitale libyenne est au cœur d'une lutte d'influence entre milices en quête d'argent et de pouvoir.
Les autorités de transition successives, dont le GNA, ont été incapables de former une armée et des forces de sécurité régulières et ont été contraintes de compter sur des milices pour assurer la sécurité de la ville.
En mai, les principaux protagonistes de la crise libyenne, dont Sarraj et le maréchal Haftar, homme fort de l'Est où il a constitué une autoproclamée armée nationale libyenne (ANL), se sont engagés à Paris à organiser des élections législatives et présidentielle en décembre.
Mais des analystes estiment que la fragmentation du pays, l'insécurité et l'absence à Paris de certains acteurs influents sur le terrain rendent cette échéance difficile à tenir.