Samedi matin, au premier jour du mois de jeûne du ramadan, la situation était relativement calme dans la capitale libyenne, même si des tirs intermittents étaient entendus dans le sud de la capitale.
Hachem Bichr, un responsable de sécurité, a indiqué que les forces pro-GNA avaient repoussé vendredi une attaque de groupes rivaux qui tentaient de reprendre des positions dans le centre-ville, mais que les violences avaient fait 52 morts au sein des groupes armés alignés avec le GNA.
Bichr a notamment fait état de l'"exécution" de 17 membres d'une force loyale basée dans le quartier d'Abou Slim, dans le sud de la capitale où les combats ont été les plus violents.
Il n'était pas possible dans l'immédiat de vérifier ces informations et ce bilan de source médicale ou indépendante.
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Le dernier bilan fourni vendredi soir par le ministère de la Santé faisait état de 28 morts et plus de 100 blessés, sans préciser qui étaient les victimes.
"C'est le bilan le plus lourd à Tripoli depuis longtemps pour des affrontements à l'artillerie lourde avec l'usage de chars qui ont eu lieu à dans des secteurs densément peuplés", a déclaré samedi à l'AFP Mattia Toaldo, expert au Conseil européen des relations internationales.
Les forces pro-GNA ont annoncé sur leurs pages Facebook avoir vaincu leurs rivaux et maintenu leurs positions dans la capitale.
Elles ont même pu prendre le contrôle de la prison où étaient détenus les principaux dirigeants de l'ancien régime, comme le dernier Premier ministre de Mouammar Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi, et l'ex-chef des services de renseignements, Abdallah Senoussi.
La prison était contrôlée par Khaled Chérif, ex-vice ministre de la Défense de la coalition de milices de Fajr Libya, qui s'était emparée de la capitale en 2014.
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L'ex-chef de gouvernement mis en place par cette coalition, Khalifa Ghweil, ainsi qu'un autre leader de Fajr Libya, Salah Badi, ont été accusés par le GNA d'être derrière les violences de vendredi.
Les forces loyales au GNA avaient chassé en mars des groupes rivaux de leurs fiefs à Tripoli, dans le centre de la ville et aux alentours, au prix de violents combats.
Elles peinent cependant à asseoir leur autorité dans la capitale, comme dans le reste du pays.
Selon Mattia Toaldo, "celui qui bénéficiera des affrontements de Tripoli est (...) le maréchal Khalifa Haftar qui tirera profit du chaos qui règne dans la capitale, paraissant comme l'homme fort capable de garantir l'ordre et le respect de la loi".
Le GNA, mis en place aux termes d'un accord négocié sous l'égide de l'ONU, s'est installé en mars 2016 à Tripoli mais son autorité est contestée par le maréchal Haftar, l'homme fort de l'est du pays où il est appuyé par un Parlement élu et un gouvernement parallèle basés dans la partie orientale de la Libye.