Vidéo. Scandaleux: un Chinois qualifie les Kenyans et leur président de "singes"

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Le 06/09/2018 à 11h51, mis à jour le 06/09/2018 à 12h14

VidéoUn homme d'affaires chinois a été arrêté au Kenya après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo où il a comparé les Kenyans et leur président, Uhuru Kenyatta, à des "singes".

Ce ressortissant chinois, Liu Jiaqi, va être expulsé. "Son permis de travail a été annulé et il va être expulsé pour racisme", a précisé l'immigration kenyane sur son compte Twitter.

Dans une vidéo de deux minutes et demi, partagée sur Twitter et sur d'autres réseaux sociaux, l'homme, qui semble se disputer avec un de ses employés, profère une série d'insultes racistes.

"Tous, tous les Kényans... comme un singe, même Uhuru Kenyatta. Tous", profère-t-il dans cet enregstrement. Après la suggestion d'un employé de "repartir en Chine", l'homme d'affaires réplique de plus belle, dans un mauvais anglais: "Ce n'est pas ma place ici. Je n'aime pas cet endroit, des gens comme des singes, je n'aime pas leur parler, ça sent mauvais, et pauvres et stupides, et noirs. Je ne les aime pas. Pourquoi pas (comme) les Blancs, comme les Américains?" Il a par ailleurs ajouté ne rester au Kenya que parce que "l'argent est important".

Des internautes ont réclamé qu'il soit non seulement expulsé du Kenya, mais aussi poursuivi. Un porte-parole de l'ambassade de Chine au Kenya, Zhang Gang, a assuré à l'Agence France Presse que l'extrait vidéo date de juin dernier. L'homme filmé "a déjà fait l'objet d'une sanction par sa société et s'est excusé auprès de son collègue kenyan". Les propos de cet homme "ne représentent pas l'opinion de la vaste majorité des Chinois", a tenu à ajouter cette source.

Ce n'est pas la première fois que des Chinois travaillant au Kenya sont accusés de racisme. Il y a trois ans, un petit restaurant chinois de Nairobi avait été fermé par les autorités et son propriétaire poursuivi pour avoir refusé de servir les Noirs après 17h00.

Cette année, ce sont des Kenyans travaillant sur une nouvelle voie de chemin de fer construite par la Chine entre la ville côtière de Mombasa et Nairobi qui ont accusé du personnel et des cadres chinois de racisme et discrimination. Le gouvernement a toutefois rejeté les accusations dans le cadre de cet important projet d'infrastructure de 3,2 milliards de dollars (2,8 milliards d'euros).

Le président Kenyatta a participé cette semaine à une grande conférence sino-africaine à Pékin où la Chine a promis d'investir 60 milliards de dollars de plus sur le continent. L'incident impliquant l'homme d'affaires chinois survient au lendemain d'une descente de police au siège africain, situé à Nairobi, de la chaîne de télévision chinoise CGTN dans le cadre d'une opération visant les étrangers en situation irrégulière.

Plusieurs journalistes ont été brièvement interpellés. L'ambassade de Chine a exprimé sa "préoccupation" après une série d'incidents où des Chinois en situation régulière ont été emmenés au poste de police pour des vérifications.

"L'ambassade de Chine au Kenya a protesté officiellement auprès des responsables kenyans, et les personnes concernées ont toutes été libérées le jour-même", a déclaré ce jeudi Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. "Le Kenya a reconnu des manières inadaptées en matière d'application de la loi et s'est excusé. Il a promis d'améliorer le comportement de ses agents de police sur le terrain afin d'éviter la répétition de ce genre de cas", a-t-elle ajouté au cours d'une conférence de presse à Pékin.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 06/09/2018 à 11h51, mis à jour le 06/09/2018 à 12h14