La campagne électorale pour l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 au Cameroun n’est pas encore officiellement ouverte, mais c’est tout comme. En effet, en cette période de pré-campagne, les émissions de débat TV où les candidats à la présidentielle viennent présenter leurs programmes politiques aux électeurs battent des pics d’audiences. Mais le président de la République, Paul Biya, candidat à sa succession, est absent des plateaux de télévision.
Du coup, ce sont des représentants, cadres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, ou des membres du gouvernement qui viennent notamment défendre le bilan du chef de l’Etat et répondre aux critiques des opposants. Ce que certains candidats n’apprécient guère, exigeant de ne débattre qu’avec leur challenger.
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Dans une interview sur les ondes de la Cameroon radio television (CRTV), l’Office national de radiodiffusion, Charles Ndongo, le directeur général, a tenté de justifier cette posture à sa manière. «Les gens veulent absolument débattre avec le président Biya. Le président Biya a une autre stature aussi. Il faut respecter cela (…) même s’il est président-candidat. Nous avons une élection à un tour. Avec qui le président viendrait débattre? On ne va quand même pas organiser 9 débats, parce qu’on a 9 candidats! L’élection, si elle avait été à deux tours, il y aurait eu un écrémage au premier tour pour que se dégagent deux candidats. A ce moment-là, on aurait pu imaginer, comme cela se fait ailleurs, un débat entre les deux tours. C’est pour ça que nous avons mis en place une émission qui permet que les candidats viennent présenter leurs idées, ou leurs représentants», déclare-t-il.
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Et le directeur d'ajouter: «ce n’est pas parce que vous avez eu 30 millions de francs CFA (montant de la caution à déposer pour les candidats, NDLR) que vous vous déclarez aujourd’hui candidat, que vous allez vous mettre au niveau du président Paul Biya qui a une histoire, un bilan, des états de service, des réalisations à son actif».
Ces déclarations lui ont attiré les critiques d’une partie de l’opinion publique, dans un contexte où les candidats viennent d’être fixés sur leur temps de parole à la CRTV, média de service public, dans les émissions spéciales créées pour la propagande électorale sur ses antennes.
En vertu de la loi 13 février 1992 sur l’accès des partis politiques aux médias, la répartition du temps d’antenne impose un timing égal à tous les prétendants. Pour rappel, neuf candidats sont en lice pour l’élection présidentielle du 7 octobre prochain au Cameroun.