Cameroun. Présidentielle 2018: les bureaux de vote retirés des casernes et chefferies

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Le 29/08/2018 à 09h57, mis à jour le 29/08/2018 à 14h17

Les dirigeants d’Elections Cameroon (ELECAM), l’organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun, a annoncé, lors d’une rencontre avec le corps diplomatique à Yaoundé, la capitale, que les bureaux de vote ne seront pas installés dans les casernes et les chefferies.

Au cours d’une rencontre avec les membres du corps diplomatique ce lundi 27 août 2018 à Yaoundé, la capitale, le management d’Elections Cameroon (ELECAM), l’organe en charge de l’organisation des élections dans le pays, a fait une annonce forte: les bureaux de vote seront déplacés hors des casernes militaires et des chefferies lors du scrutin présidentiel du 7 octobre prochain.

Selon ELECAM, les urnes seront mutées pour jouer la carte de la transparence et éviter toute susceptibilité. Ce, même si les casernes militaires abritent de nombreuses familles et sont généralement fournies en infrastructures sociales de base. Ce retrait faisait notamment parti des réclamations des partis d’opposition emmenés par le Social Democratic Front (SDF).

Le principal parti d’opposition appelait ainsi ELECAM à retirer tous «les bureaux de vote illégaux». Notamment ceux installés dans les casernes militaires, le palais présidentiel et les palais traditionnels. Pour certaines formations politiques, les bureaux de vote dans ces lieux seraient susceptibles de subir des fraudes massives et les électeurs pourraient être intimidés.

L’organe en charge des élections, qui considère malgré tout la présence de bureaux de vote au sein des casernes militaires comme conforme à la loi, a finalement changé d’avis pour jouer la carte de l’apaisement et de la transparence, alors qu’un début de polémique commençait à naître dans l’opinion publique sur le sujet. 

ELECAM a également, au cours de cette rencontre, tenu à rassurer les ambassadeurs sur les mesures qui seront prises pour assurer la sécurité et la sérénité du vote dans le pays. Ainsi, dans les régions anglophones par exemple (Nord-Ouest et Sud-Ouest), les bureaux de vote seront déplacés dans des zones plus sécurisées et se rapprocher des populations inscrites sur les listes électorales qui ont fui les exactions des sécessionnistes. Environ 6,5 millions d’électeurs sont attendus dans les bureaux de vote le 7 octobre 2018 pour choisir leur prochain président parmi les neuf candidats en lice.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 29/08/2018 à 09h57, mis à jour le 29/08/2018 à 14h17