Cameroun. Crise anglophone: couvre-feu à Bamenda après une attaque des sécessionnistes

Des rebelles des régions anglophones.

Des rebelles des régions anglophones.. DR

Le 11/09/2018 à 13h23, mis à jour le 11/09/2018 à 13h30

Des assaillants ont momentanément coupé, à l'aide d'une pelleteuse, un des accès terrestres à la capitale de la région du Nord-Ouest dans la nuit de dimanche à lundi dernier. Conséquence: le gouverneur a instauré un couvre-feu entre 18h et 6h du matin.

La circulation a été rétablie en ce début de semaine entre Bamenda, capitale de la région du Nord-Ouest et épicentre de la crise anglophone et la localité de Santa, selon des sources sur place. Une circulation interrompue par des combattants sécessionnistes dans la nuit du dimanche 9 septembre à hier, lundi 10 septembre.

A l’aide d’une pelleteuse, ceux-ci ont creusé des tranchées pour interrompre la circulation, ce qui leur a permis d’immobiliser plusieurs bus d’une agence de transport locale qui effectue régulièrement ce trajet. Un chauffeur de la compagnie, dont les bus ont du reste été détruits, a été tué durant cette attaque. En conséquence, le gouverneur de la région du Nord-Ouest a signé un arrêté pour restreindre les déplacements des biens et personnes. Le nouveau couvre-feu interdit les déplacements dans la région entre 18h et 6h.

Ces évènements surviennent dans un contexte où les gouverneurs des dix régions du pays ont été convoqués à Yaoundé, la capitale, pour une conférence semestrielle dont les travaux portent notamment sur la sécurisation du processus électoral au cours de l’élection présidentielle du 7 octobre prochain.

Le ministre en charge de l’Administration du territoire a notamment annoncé que des mesures spéciales serait prises pour assurer le bon déroulement du vote, mais également de la rentrée scolaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les deux régions anglophones du pays en proie à une crise sociopolitique et sécuritaire depuis octobre 2016.

Les enseignants et élèves, de retour à l’école, subissent des répressions de la part des sécessionnistes en ce mois de septembre 2018. C’est ainsi que le directeur de l’école primaire de Bamali a été assassiné, tandis que six élèves du Presbyterian Girls Secondary School de Bafut ont été kidnappées, en même temps que le principal dudit collège, dans la région du Nord-Ouest. Ces évènements ont eu lieu alors que d’autres établissements scolaires ont été vandalisés et les élèves et enseignants mis en fuite par les assaillants. Précédemment, la marine nationale a intercepté trois embarcations et 43 personnes au large de la presqu’île de Bakassi, avec une cargaison d’armes composée notamment de fusils Ak 47.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 11/09/2018 à 13h23, mis à jour le 11/09/2018 à 13h30