Pour ceux qui doutaient encore de la crédibilité de sa candidature, le meeting de campagne organisé la semaine dernière, dimanche 23 septembre 2018 au stade Cicam à Douala, dans la métropole économique, a été un début de réponse. On a en effet rarement vu un meeting politique drainer tant de foule que ce jour-là, où l’espace requis pour l’occasion s’est vite relevé exigu.
Dans tous ses déplacements, Cabral Libii Li Ngue Ngue, 38 ans et benjamin des candidats au scrutin présidentiel du 7 octobre prochain, draine des foules de partisans enthousiastes. Celles-ci sont en grande partie composées de jeunes pour lesquels il incarne le changement et l’aspiration à leurs desiderata de tourner la page d’une génération de politiques considérée comme vieillissante.
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Nouveau venu dans l’arène politique, le candidat à la présidentielle du parti Univers (Union nationale pour l’intégration vers la solidarité) est cependant bien connu des milieux associatifs et médiatiques. En 2004, il est le porte-parole d’un collectif de mille étudiants qui s’érigent contre la réélection de Paul Biya. La même année, à 24 ans, il est aussi la voix de Mila Assouté, candidat recalé au scrutin présidentiel.
Plus récemment en 2017, il a lancé le «Mouvement 11 millions d’inscrits» afin de pousser un maximum de Camerounais à s’inscrire sur les listes électorales. Sur un plan médiatique, Cabral Libii est bien connu pour ses chroniques politiques régulières et ses fréquents passages dans les débats télévisés. Il a par ailleurs été directeur-adjoint de Radio Campus, média étudiant de l’Ecole des sciences et techniques de l’information et de la communication (ESSTIC).
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Sa candidature, considérée comme peu crédible au début, compte tenu de sa jeunesse et de son inexpérience en politique, commence à faire boule de neige. Est-ce un hasard si le candidat, que d’aucuns comparent au président français Emmanuel Macron du fait de son âge, commence à subir des attaques dans les médias au sujet d’une présumée appartenance (démentie) à des cercles ésotériques? Ou encore au sujet de malencontreux propos qui ont outré la communauté musulmane du pays? Le candidat s’est en effet retrouvé pris au centre d’une polémique après son passage dans l’émission «Face aux électeurs», diffusée le 25 septembre dernier sur la chaîne de télévision privée Canal 2 International.
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Cabral Libii avait tenu des propos gênants au sujet des «nuisances sonores» générées par certains lieux de cultes et communautés religieuses, notamment les musulmans à travers l’appel à la prière du muezzin à 5h du matin. Une erreur de jeunesse sans doute dont veulent profiter ses adversaires, même si l’entourage du candidat s’est excusé et affirme qu’il n’a rien contre la religion musulmane.
Pas de quoi freiner, cependant, l’enthousiasme autour du candidat, véritable buzz de cette campagne électorale et dont le programme se veut axé autour de l’humain à travers son slogan: «Un Cameroun qui libère et protège les énergies».