Cameroun: un sondage sur la présidentielle enflamme la toile

Paul Biya, président du Cameroun.

Paul Biya, président du Cameroun. . DR

Le 18/09/2018 à 10h28, mis à jour le 19/09/2018 à 07h40

Une étude relayée par la presse locale donne le président Paul Biya largement vainqueur lors du scrutin du 7 octobre prochain. Des internautes affichent leur scepticisme sur l’objectivité de cette étude.

Les résultats d’un sondage d’opinion sur la prochaine élection présidentielle attribué à Ennovative Solutions, un cabinet marketing basé à Houston, aux Etats-Unis, enflamment la presse camerounaise et les réseaux sociaux en ce début de semaine.

Selon ladite étude dont les conclusions sont relayées par une grande partie de la presse ce lundi 17 septembre 2018, Paul Biya, le président camerounais sortant et candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), arrive en tête du scrutin du 7 octobre prochain avec 81% des voix.

Il est suivi de Joshua Osih du Social democratic front (7%), Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (5%). Les autres candidats ne récoltent que des miettes. Des résultats qui n’ont pas tardé à enflammer les débats.

Du point de vue de certains analystes, il s’agit de résultats sans surprise qui confortent et reflètent grosso modo le rapport de force de ces différentes formations politiques. «Les experts de l’institut de sondage américain ont séjourné pendant 60 jours au Cameroun, où ils ont sillonné les 10 régions du pays et interrogé un panel représentatif de la société camerounaise», indique par exemple le site Internet actucameroun.com.

Le média poursuit en indiquant que «Paul Biya est plébiscité dans les régions de l’Adamaoua, du nord et de l’extrême nord où il caracole en tête de ce sondage avec 98% d’intentions de votes pour le président sortant. Biya fait de très bons scores dans le centre, le sud et l’est. Le président sortant dispose de la plus grande coalition, notamment avec l’UNDP (Union nationale pour la démocratie et le progrès), troisième force parlementaire après le SDF».

Cependant, d’autres sont plus critiques. Ainsi, pour une certaine opinion sur la Toile, il s’agit plutôt d’une manipulation. Sur les réseaux sociaux, des détracteurs du régime présentent notamment le promoteur du cabinet marketing, auteur de l’étude, comme étant un proche du pouvoir. Ce qui, de leur point de vue, remet en cause l’objectivité de l’étude. «Il n'a absolument rien d'indépendant. Les journaux qui ont repris ce sondage sans réserve sont passés sûrement à la caisse», affirme un internaute qui critique du reste le manque de discernement des médias locaux dans le traitement de cette information.

Au total, neuf candidats sont en lice pour le scrutin présidentiel du 7 octobre prochain.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 18/09/2018 à 10h28, mis à jour le 19/09/2018 à 07h40