Au cours d'une audience solennelle ce lundi 22 octobre 2018 à Yaoundé, la capitale, le Conseil constitutionnel a officiellement proclamé les résultats de l'élection présidentielle du 7 octobre 2018. Sans grande surprise, le président Paul Biya, 85 ans et presque 36 ans au pouvoir, a été réélu pour un nouveau mandat de sept ans à la tête du pays avec un taux de 71,28%. Soit 2.521.934 voix sur les 3.590.681 de suffrages exprimés.
Il devance respectivement Maurice Kamto (MRC-14,23%), Cabral Libii (Univers-6,28%), Joshua Osih (SDF-3,35%), Adamou Ndam Njoya (UDC-1,73%), Garga Haman Adji (ADD-1,55%), Franklin Ndifor (MCNC-0,67%), Serge Espoir Matomba (PURS-0,56%) et Akere Muna (FPD-0,35%).
Le taux de participation se chiffre à 53,85% (6.667.754 d'inscrits sur les listes électorales), avec de faibles taux enregistrés dans les régions anglophones du Sud-Ouest (15,94%) et du Nord-Ouest (5,36%), secouées par une crise sociopolitique et sécuritaire depuis octobre 2016.
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Le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) arrive en tête dans neuf des dix régions du pays. Il s’agit de l'Adamaoua (79%), du Centre (71%), de l'Est (90%), de l'Extrême-Nord (89%), du Nord (81%), du Nord-Ouest (81%), de l'Ouest (48%), du Sud (92%, sa région d’origine) et du Sud-Ouest (77%).
Seule région à lui échapper, le Littoral, remportée par Maurice Kamto, le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) avec 38% contre 35% pour Paul Biya.
Paul Biya arrive également en tête dans la diaspora (49% en Afrique et 51% en Europe notamment). En rappel, les 18 recours introduits par les candidats de l'opposition ont été rejetés par le Conseil constitutionnel.
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Joshua Osih, Maurice Kamto et Cabral Libii réclamaient notamment l'annulation partielle ou totale de l'élection à cause de nombreuses «irrégularités» qui ont émaillé le scrutin du 7 octobre dernier.
Par ailleurs, la proclamation s'est faite dans un contexte tendu avec des appels à manifestations diffusés à travers les réseaux sociaux par certains activistes. En plus du dispositif sécuritaire mis en place pour parer à toute éventualité, notamment à Yaoundé, les autorités locales ont fait diffuser des messages au calme, rappelant en outre à quelles mesures légales s'exposaient les auteurs d'appels séditieux. Au final, aucun incident majeur n'a été enregistré durant la journée.