Cameroun. Présidentielle: Paul Biya réélu sans surprise

Paul Biya, du haut de ses 85 ans, il aspire encore à diriger le Cameroun pour 7 ans de plus.

Paul Biya, du haut de ses 85 ans, il aspire encore à diriger le Cameroun pour 7 ans de plus. . DR

Le 22/10/2018 à 18h24, mis à jour le 23/10/2018 à 09h22

Paul Biya le président sortant, a été réélu pour un septième mandat à la tête du Cameroun, au terme du scrutin du 7 octobre dernier. Avec 71,28% de suffrages exprimés, il devance Maurice Kamto (14,23%).

Au cours d'une audience solennelle ce lundi 22 octobre 2018 à Yaoundé, la capitale, le Conseil constitutionnel a officiellement proclamé les résultats de l'élection présidentielle du 7 octobre 2018. Sans grande surprise, le président Paul Biya, 85 ans et presque 36 ans au pouvoir, a été réélu pour un nouveau mandat de sept ans à la tête du pays avec un taux de 71,28%. Soit 2.521.934 voix sur les 3.590.681 de suffrages exprimés.

Il devance respectivement Maurice Kamto (MRC-14,23%), Cabral Libii (Univers-6,28%), Joshua Osih (SDF-3,35%), Adamou Ndam Njoya (UDC-1,73%), Garga Haman Adji (ADD-1,55%), Franklin Ndifor (MCNC-0,67%), Serge Espoir Matomba (PURS-0,56%) et Akere Muna (FPD-0,35%).

Le taux de participation se chiffre à 53,85% (6.667.754 d'inscrits sur les listes électorales), avec de faibles taux enregistrés dans les régions anglophones du Sud-Ouest (15,94%) et du Nord-Ouest (5,36%), secouées par une crise sociopolitique et sécuritaire depuis octobre 2016.

Le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) arrive en tête dans neuf des dix régions du pays. Il s’agit de l'Adamaoua (79%), du Centre (71%), de l'Est (90%), de l'Extrême-Nord (89%), du Nord (81%), du Nord-Ouest (81%), de l'Ouest (48%), du Sud (92%, sa région d’origine) et du Sud-Ouest (77%).

Seule région à lui échapper, le Littoral, remportée par Maurice Kamto, le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) avec 38% contre 35% pour Paul Biya.

Paul Biya arrive également en tête dans la diaspora (49% en Afrique et 51% en Europe notamment). En rappel, les 18 recours introduits par les candidats de l'opposition ont été rejetés par le Conseil constitutionnel.

Joshua Osih, Maurice Kamto et Cabral Libii réclamaient notamment l'annulation partielle ou totale de l'élection à cause de nombreuses «irrégularités» qui ont émaillé le scrutin du 7 octobre dernier.

Par ailleurs, la proclamation s'est faite dans un contexte tendu avec des appels à manifestations diffusés à travers les réseaux sociaux par certains activistes. En plus du dispositif sécuritaire mis en place pour parer à toute éventualité, notamment à Yaoundé, les autorités locales ont fait diffuser des messages au calme, rappelant en outre à quelles mesures légales s'exposaient les auteurs d'appels séditieux. Au final, aucun incident majeur n'a été enregistré durant la journée.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 22/10/2018 à 18h24, mis à jour le 23/10/2018 à 09h22