Cameroun: Paul Biya demande aux sécessionnistes de déposer les armes

Paul Biya, président du Cameroun.

Paul Biya, président du Cameroun.. DR

Le 06/11/2018 à 15h11, mis à jour le 06/11/2018 à 15h12

Le président Paul Biya a prêté serment, ce mardi 6 novembre 2018, pour son nouveau mandat à la tête du Cameroun. Lors de son discours d'investiture à l’Assemblée nationale, le président a demandé aux sécessionnistes de déposer les armes.

Réélu pour un septième mandat à la tête du Cameroun à l'issue du scrutin présidentiel du 7 octobre dernier avec 71,28% des suffrages exprimés, Paul Biya a prêté serment «devant le peuple», selon les termes de l’article 7 de la Constitution, ce mardi 6 novembre 2018 à l'Assemblée nationale à Yaoundé, la capitale.

L'occasion pour le président de la République d'adresser un message clair aux combattants sécessionnistes qui sévissent dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays, en proie à une crise sociopolitique et sécuritaire depuis octobre 2016.

«A ces entrepreneurs de guerre qui mettent à mal notre unité nationale et prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité. Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont laissé entraîner dans une aventure sans lendemain», a déclaré Paul Biya.

Au demeurant, pour le chef de l'Etat, il n'est pas question de sécession de la partie anglophone du pays.

«Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le destin de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest s’inscrit dans le cadre de notre République. Fort du soutien du peuple camerounais tout entier et persuadé qu’il existe une issue honorable, dans l’intérêt de tous, je ferai en sorte que le calme et la sérénité reviennent dans les deux régions concernées, dans le respect des institutions dont je suis le garant», précise-t-il.

Pour Paul Biya, les réponses aux aspirations et problèmes des populations de ces deux régions seront trouvées dans le cadre de la décentralisation.

«Je me suis attentivement penché sur les frustrations et les aspirations de la grande majorité de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Un bon nombre de réponses à ces préoccupations et à ces aspirations sera apporté dans le cadre de l’accélération du processus de décentralisation en cours. Dans les meilleurs délais possibles, des mesures seront prises pour élargir le champ de compétences des collectivités territoriales afin de leur donner les moyens d’une plus grande autonomie. Quant à la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, elle continuera à être mise en œuvre par la commission qui y est dédiée», déclare le chef de l'Etat.

De façon générale, Paul Biya a placé son nouveau septennat à la tête du pays sous le sceau de la consolidation des acquis et de l'exploration de nouvelles pistes pour le pays.

Le président réélu entend donc poursuivre l'assainissement des finances et les réformes structurelles, afin de renforcer l'équilibre budgétaire et de conforter la soutenabilité de la dette; le développement des secteurs de l'économie pour réduire les importations de biens et services et rééquilibrer la balance commerciale.

La «révolution agricole» par la modernisation des moyens de production et la transformation locale, le développement des infrastructures et l'industrialisation et le développement du potentiel énergétique du pays pour «faire du Cameroun un grand producteur d’électricité dans notre continent» font également partie du vaste programme du nouveau septennat de Paul Biya. 

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 06/11/2018 à 15h11, mis à jour le 06/11/2018 à 15h12