L’opposant Martin Fayulu, 62 ans, désigné dimanche candidat unique de l’opposition pour l’élection présidentielle prévue le 23 décembre en République démocratique du Congo, est un ancien cadre du secteur pétrolier formé en France et aux États-Unis, qui s’est mobilisé contre un troisième mandat du président Joseph Kabila et contre la "machine à voter".
Le président du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) se définit comme une personne dotée d'une "expérience qui fait la différence". Son projet de société, qu’il qualifie de "social-libéral", est contenu dans un ouvrage dont le titre est "Investir dans le citoyen pour développer la RDC".
Martin Fayulu a fourbi ses armes de 1984 à 2003 comme chargé d'audit puis directeur général dans plusieurs pays africains pour Mobil Oil corporation. Il a quitté Mobil Oil "à l'amiable" contre paiement d'une "importante indemnité de sortie", avait-il dit à l'AFP huit jours avant sa désignation comme candidat commun de l'opposition.
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Originaire de l'ex-province du Bandundu dans l’ouest lingalophone de la République démocratique du Congo, il est propriétaire à Kinshasa d’un hôtel situé entre la résidence du président Kabila et le siège de la présidence. Un bien qui a été scellé par des autorités en mai, officiellement pour cause de redressement fiscal, avant de rouvrir.
Bouillant, il s'est fait connaître lors des travaux de la conférence nationale souveraine (1991-1992) qui a mis fin au régime du parti unique de l’ex-dictateur Mobutu Ses Seko. Au côté de l'ex-archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, il a été vice-président de la Commission Économie, industrie et PME de cette même conférence.
Son entrée en politique remonte aux premières élections de 2006, quand Martin Fayulu a été élu député national et provincial à Kinshasa. Il avait voté en 2007 pour l'actuel gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, au détriment du candidat du Mouvement de libération du Congo (MLC) de l'ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba avant de s'opposer à "la gestion catastrophique" de la capitale congolaise. "Mon rêve était de devenir gouverneur de Kinshasa", regrettait-il.
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De caractère fougueux et téméraire, son opposition farouche au régime en place lui a valu plusieurs interpellations lors des manifestations d'opposition à Kinshasa et dans les provinces, ainsi qu’une balle en caoutchouc dans la tête.
Il s'était toujours placé à la tête des manifestations contre le maintien du président Kabila au-delà de la fin de son mandat en 2016, bravant les forces de sécurité.
Mi-février, refusant d'être "un député illégitime", Martin Fayulu avait quitté l'Assemblée Nationale pour "ne plus continuer à percevoir des émoluments après la fin du mandat", expliquait-il à l’AFP. Le mandat de l’Assemblée a officiellement pris fin en décembre 2016, tout comme celui du président Kabila.