L’ambassadeur de France au Cameroun, Gilles Thibault, a été reçu président de la République camerounaise, Paul Biya, le jeudi 6 décembre dernier au palais de l’Unité à Yaoundé, la capitale.
Au cours de ce tête-à-tête qui a duré près de trois heures, les deux personnalités ont abordé divers sujets, notamment la situation sociopolitique en France.
«Le président m’a interrogé sur le mouvement des "gilets jaunes" qu’il a suivi comme tous les Camerounais avec intérêt, en essayant de comprendre ce qui allait se passer. Je lui ai fait le point des mesures qui ont été annoncées par le Premier ministre français, avec l’ouverture d’un dialogue qui a été difficile à établir», a déclaré le diplomate français au sortir de l’audience.
Lors de la quatrième grande journée de mobilisation des «gilets jaunes» samedi 8 décembre dernier, le Premier ministre français, Edouard Philippe, avait annoncé que le président Emmanuel Macron allait proposer des «mesures» pour apaiser les manifestants qui demandent plus de pouvoir d’achat et de justice fiscale.
«Le dialogue a commencé» et «il faut désormais retisser l’unité nationale par le dialogue, par le travail, par le rassemblement», a-t-il déclaré dans des propos rapportés par la presse française.
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«Le président de la République s’exprimera. Il lui appartiendra de proposer les mesures qui viendront nourrir ce dialogue et qui permettront, je l’espère, à l’ensemble de la Nation française de se retrouver et d’être à la hauteur des enjeux qui sont déjà là et qui vont continuer à se poser dans les années qui viennent», a poursuivi Edouard Philippe, cité par les mêmes sources.
Ce dernier n’a toutefois pas donné de précisions sur les mesures en question, laissant le soin à Emmanuel Macron d’en faire l’annonce. Le président français s'en est d'ailleurs exprimé hier à 20 heures (GMT+1), et a fait part de mesures concrètes décidées pour apaiser les tensions.
De ces mesures, le chef de l’Etat camerounais en avait été préalablement informé. En effet, «le président Paul Biya a été informé des mesures prises par Paris pour trouver une solution au mouvement social des "gilets jaunes" en France», rapporte la présidence de la République camerounaise sur son site Internet.
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Le dialogue est la voie proposée par Paris à Yaoundé pour résoudre notamment la crise anglophone, qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2016.
A ce sujet justement, le diplomate français s’est félicité de la création par le chef de l’Etat d'un Comité de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants de Boko Haram et des groupes armés dans ces deux régions en proie aux violences.
Il a estimé que cette décision ouvrait des «perspectives nouvelles» pour le retour définitif à la paix dans cette partie du pays.