Le tribunal du code de conduite (CCT), qui poursuit le juge Walter Onnoghen depuis deux semaines, est une juridiction qui examine les affaires de non-déclaration ou fausse déclaration sur les biens des suspects.
Le haut magistrat était représenté par une équipe d'avocats lors des audiences précédentes.
"La présence du défendeur au tribunal est nécessaire", a déclaré lundi le président du CCT, Danladi Umar. "Le défendeur doit venir plaider pour pouvoir contester la compétence du tribunal".
L'affaire a ensuite été ajournée au 13 février.
Une cour d'appel avait rejeté la semaine dernière le recours intenté par le président de la cour suprême, accusé de fraudes et suspendu de ses fonctions par le président Muhammadu Buhari à moins de trois semaines de la présidentielle.
Lire aussi : Nigeria: guéguerre entre Buhari et le président de la Cour suprême
Le chef de l'Etat l'a suspendu sans attendre son audition, provoquant la colère de l'opposition et du monde de la justice, qui ont dénoncé une dérive autoritaire et un "coup d'Etat contre l'appareil judiciaire".
Onnoghen avait intenté un recours devant la cour d'appel d'Abuja pour tenter d'annuler son procès par le tribunal du code de conduite, mais sa demande a été rejetée à l'unanimité.
Il est accusé d'avoir dissimulé des comptes en devises étrangères, mais les détracteurs du chef de l'Etat voient dans ces accusations et cette suspension une chasse aux sorcières menées contre les opposants du parti au pouvoir.
Les élections de février s'annoncent très disputées entre le président sortant, candidat du Congrès des progressistes (APC), et le principal mouvement de l'opposition, le Parti populaire démocratique, représenté par Atiku Abubakar, un ancien vice-président.
Le juge de la cour suprême a autorité pour départager les candidats en cas de litiges et d'accusation de fraudes par l'un ou l'autre des partis.