Cameroun. Affaire Maurice Kamto: voici la réaction officielle des autorités

Maurice Kamto, candidat à la présidentielle camerounaise.

Maurice Kamto, candidat à la présidentielle camerounaise. . DR

Le 22/02/2019 à 06h16

Le ministre camerounais de la Communication a publiquement réagi cette semaine sur France 24, au sujet de l’inculpation de Maurice Kamto, opposant camerounais, ainsi que sur l'arrestation de plusieurs des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), son parti. Ses déclarations.

Quelques jours après l’inculpation et l’incarcération, le 13 février dernier, de l’opposant camerounais Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et candidat malheureux à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, le gouvernement camerounais a décidé de s’exprimer publiquement sur ce sujet.

C’est par la voix de René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, que Yaoundé a décidé de réagir à cette affaire, au moment où des voix s’élèvent dans le camp de l’opposant pour dénoncer un «procès politique».

«Des militants du MRC ont été interpellés et placés en garde à vue dans le strict respect des procédures règlementaires. Au cours de cette garde à vue, les faits qui leur sont reprochés leur ont été clairement notifiés. Il s’en est suivi des auditions dans le cadre des enquêtes menées par les officiers de police judiciaire dûment mandatés», a déclaré le membre du gouvernement, en début de semaine sur France 24, chaîne de télévision française d'information en continu.

Rappelons que Maurice Kamto, arrivé en seconde position derrière le président Paul Biya lors du scrutin présidentiel orgnisé en octobre 2018, a notamment été inculpé de «rébellion», d'«insurrection» et d'«hostilité contre la patrie» par le tribunal militaire de Yaoundé. Il est depuis lors écroué à la prison centrale de Yaoundé, en compagnie d’autres cadres de son parti et de plusieurs militants et sympathisants du MRC.

«Au terme de la garde à vue, qui elle-même obéit à un régime juridique bien codifié, les mis en cause ont été présentés au commissaire du gouvernement territorialement compétent, lequel a décidé de placer certains d’entre eux en détention provisoire. C’est à la justice, et à la justice seule, qu’il revient de se prononcer sur les responsabilités éventuelles des uns et des autres dans cette affaire», a poursuivi le ministre de la Communication, non sans souligner que les militants du MRC ont été interpellés alors qu’ils prenaient part à des «manifestations interdites».

A propos d'un «usage disproportionné de la force» par la police, le ministre affirme que «les forces de maintien de l’ordre ont réagi avec professionnalisme et n’ont pas utilisé des balles autres que des balles réglementaires».

«Poids politique»

S’agissant du «hold-up électoral» dénoncé par le MRC, René Emmanuel Sadi soutient que cette formation politique n’a pas remporté l’élection présidentielle, car «c’est un jeune parti qui a encore beaucoup de chemin à faire pour jouir d’une assise nationale. Le score de 14,40% réalisé par le MRC correspond au «poids politique» de ce parti, assure le ministre de la Communication.

«Le président Paul Biya a quant à lui réalisé un score sans appel de plus de 71%. C’est une victoire claire et nette, qui ne souffre pas la moindre contestation», clame-t-il.

«Il est temps que cesse cette théâtralisation, que s’arrête une agitation intempestive qui n’a pas lieu d’être, car elle ne repose sur aucun socle, ni de légalité, ni de légitimité. Le Cameroun a besoin de paix et de stabilité auxquelles doivent œuvrer tous les Camerounais sans exclusive» a conclu René Emmanuel Sadi, résumant ainsi la position officieille du gouvernement camerounais. 

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 22/02/2019 à 06h16